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L’astuce bizarre des astuces bizarres

Comment gagner 5000$ par mois en revendant votre graisse de ventre pour fabriquer une lotion anti-calvitie? Il existe une astuce bizarre pour ça. Vous les avez vues, poppant partout où vous les attendez, écrasant de leur magnificence tout le flat design environnant. Je vous parle du laid incarné, le Boeing 747 de l’ignominie, l’équivalent d’une Lada neuve entassée de loutres percutant la vitrine d’une laverie miteuse – quoi que cela puisse bien vouloir signifier au plan politique -, la pollution numéro un des internets.

L’unique concurrence sur la barre de l’intolérable serait un monde où Johnny Hallyday est encore vivant. Un monde où Stephane Rotenberg danserait sur du Black M.

Si proches de clic mais si loin – d’autant si vous utilisez AdBlock -, avez-vous simplement déjà visité une de ces offres? Non? Eh bien l’ensemble de la rédaction de WBRC ainsi que moi même a pris le risque, un billet pour le Nigeria, et deux cartons de stéroïdes reçus par la poste pour vous révéler toute la vérité.

Hormis la mort accidentelle d'une femme qui perdit son ventre en moins de deux semaines jusqu'à disparaitre, contre toute attente tout s'est bien passé.

Hormis la mort accidentelle d’une femme qui perdit son ventre puis tout le reste en moins de deux semaines jusqu’à disparaitre, contre toute attente le programme s’est bien passé.

Pourquoi le plus souvent une astuce? Pourquoi un design toujours aussi laid et déplaisant? Je sens venir la réponse-type. « Parce que ce sont des grosses buses », « et au nord, c’est juste ducon ».

La réalité est bien plus marrante.

Au cœur des ténèbres

Le clic résonne longuement dans un silence angoissé. Nous y sommes. Prêts à découvrir l’astuce que les ophtalmologues détestent, qui va me donner 60/20 à chaque oeil, et trois yeux en plus.

« Préparez-vous à être choqué »

Annonce la voix. « Je l’étais déjà, ne vous en faites pas. MS Paint fait ça aux gens, vous savez ».

Je vous passe la suite. « …Vidéo la plus importante de votre vie », « la fin va changer votre vie » et tout le clinquant d’un bon gros powerpoint des familles. Ça dure 30 minutes, en vient au fait puis élude une bonne quinzaine de fois, et ni barre de lecture ni bouton pause à l’horizon. La possibilité d’une omelette m’effleure. En attendant, soit vous subissez, soit vous quittez la page. Voilà le détail important, qui devrait déjà vous donner un indice sur le fondement de l’efficacité de ces arnaques.

Le remède est destiné à ceux « qui vont au but sans poser de questions », en vrais bonhommes. Oh et l’industrie vous ment. Cela semble un élément important du remède, vu le temps que la vidéo passe dessus. J’entame mon omelette cuisinée pendant le passage sur les secrets cachés et les disparitions inquiétantes d’autres lanceurs d’alertes comme le gentil monsieur ci-présent.

Dix minutes plus tard, je découvre par hasard un phénomène fascinant: ses propos me semblent plus énergiques quand j’écoute Blue Monday en même temps. De plus New Order colle merveilleusement avec le design années 90 de la vidéo.

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Faire plusieurs choses à la fois serait « globalement » sans danger, selon un panel de testeurs.

Ah, on cherche à me vendre un truc.

J’éteins M6, et remarque que la vidéo d’internet aussi cherche à me vendre un truc. Non en fait, même pas, simplement à donner mon email pour recevoir toutes les brochures prochainement. Le voyage touche à sa fin.

« Mais alors, Jamy, comment ça marche? »

« Les gens tendent à penser que quelque chose est important, si c’est secret », nous dit Michael Norton, professeur de marketing à la Harvard Business School. « Les études indiquent que nous accordons plus de crédit à une information si celle ci était précédemment classifiée. Ce type de pub prend souvent comme point central un homme seul contre le système, vous expliquant ce qu’ils ne veulent pas que vous sachiez ».

A ce propos, l’homme de la vidéo est très certainement un acteur. Même pas la victime d’une arnaque pyramidale à l’ancienne, tournant en pleine détresse une vidéo sale à la webcam dans l’espoir de s’en sortir en vous mettant VOUS dans la fosse septique. Y a plus d’artisanat, voyez vous si c’est triste.

Alors que la seconde vidéo démarre – je deviens accro – l’idée m’effleure d’en finir et d’acheter tout de suite leur camelote. Seulement c’est impossible. Il faut finir la vidéo d’abord.

On pourrait croire que tout le but de ce crétinisme orchestré est de provoquer l’impatience, mais il n’en est rien: un basique du marketing consiste à comprendre que plus on liste de points positifs au produit, plus ça marche. Qu’importe le produit ou la qualité des arguments. La cible retient la masse des points, qui se suffit à elle même pour octroyer une aura de technicité au produit. Et si vous pensez que ce genre d’âneries ne marche pas sur vous, je tiens à préciser que LE basique du marketing est qu’il fonctionne mieux sur les cibles qui estiment qu’il ne fonctionne pas sur eux. La vie est moche, oui.

Vous vivez dans la matrice d'un Matrix qui aurait été scénarisé avec les pieds et dessiné par les rebuts des écoles d'art, ouais. Vivement l'avènement des machines

Vous vivez dans la matrice d’un Matrix qui aurait été scénarisé avec les pieds et dessiné par les rebuts des écoles d’art, ouais. Vivement l’avènement des machines.

D’ailleurs, pourquoi une astuce? Parce que les gens aiment les solutions simples et facilement mises en œuvre.

L’option « ces 354 aliments qui remplacent astucieusement la quiche lorraine » est, elle, prisée dès lors que vous ne voulez que très vaguement appliquer la solution: dans ces cas là une seule solution ferait fuir, car estimée trop lourde et définitive. En définitive, manger un citron listé parmi 17 aliments détox, suffira aisément à justifier avec fierté à vos proches que vous faites du détox. Ce que j’aime le plus dans le marketing, c’est décidément sa capacité à révéler toute l’étendue de la médiocrité humaine.

Et encore une fois: penser que l’Homme est médiocre fera de vous une proie facile, car inversement vous vous sentirez différent des moutons. Devenant par là même le mouton idéal. C’est un mélange de dissonance cognitive, de flatterie indirecte, et de biais de confirmation. Pour les puristes.

The more you know

L’aspect sale et vieillot du design accrédite l’idée d’un homme seul face au système, vous dévoilant son astuce depuis une cave en Ouzbékistan sous la menace d’un raid imminent de big pharma.

L'industrie du complot est en plein boom

« L’industrie du complot est en plein boom, aujourd’hui les actions dans le meurtre sur gage terminent à +31,3% à la séance de New York »

Concernant les termes « étrange », « bizarre », « va vous choquer », il s’agit de la technique connue du pied dans l’entrebâillement de porte. Évoquer immédiatement des délires psychotiques ferait fuir le client, tandis qu’éveiller la curiosité attire. Et c’est ici que nous touchons au but.

La plupart des arnaques n’ont même plus vocation à vous vendre quelque chose. Ni même à récupérer votre email, quoique ces petites choses peuvent toujours se revendre au plus offrant. La demi heure entière n’était qu’un immense « pied dans la porte ». Une étude de marché. Un moyen quasiment gratuit de brasser des milliers de clics pour ne garder que les quelques éléments suffisamment attardés et passifs pour passer le test. Si quelqu’un est prêt à se taper une vidéo abrutissante de 30 minutes, c’est une perle rare. Les autres ne valent pas la peine d’y investir plus d’efforts ou d’argent.

Et c’est ainsi que, par la magie du tracking, vous verrez de nouvelles pubs apparaitre. Bien plus directes en chaleureuses envers votre portefeuille. Et de meilleure qualité.

Le véritable jeu commence. Et toute la force de ces techniques d’arnaque consiste à laisser croire à l’immense majorité qu’elles ne marchent pas.

Rien de plus original que l’ensemble du secteur publicitaire mainstream, quelque part.

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Travail – Famille – Vacances

Qui eût pu prévoir que le grand débat du mois d’Août impliquerait des frontistes de la Côte d’Azur, des musulmans ostensibles, et une marque de vêtement australienne?

Tout le monde. Pour une fois.

Avouez qu’au cœur de cet été de tous les dangers – sortir en terrasse étant passé du stade Charlie au stade Tchernobyl, pour certains anxieux – , dans cette ambiance de grand-banditisme pour tous, ça nous grattait le bas du nez au point d’y pendiller. Le dernier déversement de bigoterie débile repris comme camouflage par le bruit des vrais sujets, là. Je parle bien entendu des J.O. Inutile de se tenir au courant des chiffres du chômage ou de la corruption politique, au bout d’un moment c’est banal et sans surprise.

Enfin bref. Le replis sur soi, le fanatisme, la haine des valeurs de la France, le communautarisme malsain, vous voyez de qui je parle?

De ces terrifiantes nouilles de vacanciers, bien entendu, prêts à aller jusqu’à appeler la police face à la manifestation extravagante d’une femme en banale combi de surf reconvertie, bien sûr. Qui d’autre. Je sais bien que les combinaisons de surf ne courent pas les rues à Antibes, mais tout de même.

Ces terroristes en stringuinis, incapables de percuter que la lutte pour se balader seins nus sur les plages et celle pour s’y baigner toute habillée sont identiques. Je traduis pour ceux qui ont le cerveau en ADSL: la lutte pour mettre ce qu’on veut sur son cul sans qu’un homme, une morale, un système, vienne faire chier. Ou comme le dirait une grande philosophe du siècle dernier:

Que celui qui a un argument potable face à Cyndi Lauper me jette la première pierre. Ou mieux, et graphiquement, qu’il se la gare dans l’anus: ce sera toujours un spectacle moins répugnant que l’avalanche estivale de mauvaise foi des anti-burkini.

Le tissu sur la plage, une fascinante question sociale

Bon, je sais, la France du XXIème siècle n’aime pas la sociologie. C’est compliqué-bobo-crâne. Et puis les questions sociales, quelque part, c’est comme demander à un noir pourquoi il est nègre: un moment gênant pour tous les partis impliqués. Mais c’est justement parce que ces questions chatouillent les limites que la sociologie est une science, les enfants. Sans ça autant quitter la recherche et repartir mater Oui-oui l’exploratrice.

Je ne froisserai donc personne, en évacuant absolument toute analyse sérieuse de cet abominable torchon qui me sert d’article.

Il est interdit d’interdire. « Enfin oui mais quand même hein », où par quoi l’hypocrisie dût en passer pour surclasser les jeux olympiques

Dans une société conformiste et encore prude, d’héroïques bombasses lancèrent leurs sous-tifs en l’air; ça devait être chouette, je ne sais pas, de mon vivant elles sont pour la plupart à la retraite et la plage a plus des allures de champ de mines que de Woodstock. A) c’est bien, B) c’est l’apocalypse.

D'autres encore se battant pour des causes autrement plus respectables, bien qu'énigmatiques

D’autres encore se sont battues pour des causes autrement plus respectables, bien qu’énigmatiques

Dans une société d’hyperactifs gesticulants et affublés de marques, tatouages, et autres acnés de la tête aux mycoses, d’héroïques – et probablement frileuses, qui sait – personnes-non-genrées-femmes vont à la plage… Habillées. A) oui et alors? B) ELLES SONT MANIPULÉES PAR LEUR COMMUNAUTÉ, tapotez-vous rageusement sur le même smartphone que vos ami(e)s en buvant le même dangereux éthanol dilué qu’eux.

Ceci étant un mini-test « suis-je conservateur ou progressiste? » Si vous avez une majorité de A, vous êtes une grosse larve libérale mondialiste. Si vous avez une majorité de B, vous êtes des b******* (soyez créatifs). Si la réponse diffère, je vais être au regret d’annoncer à vos parents qu’ils ont enfanté d’un(e) hypocrite avant de m’éloigner en tournant le dos au son tragique de deux détonations de revolver. Monstre.

« Oui, mais seins nus on bronze », me direz vous. Tout ça pour me pousser à répondre un truc du genre « le public visé est généralement tombé dans le bronzage quand il était petit », chose que je ne ferai… Merde.

Car il fut soulevé la question des sensation. Cheveux au vent, fesses caressées par le mazout, la plage est un lieu de délices dermatologiques. D’ailleurs je ne vais moi-même pas jusqu’à manger du sable, alors que visiblement ça envoie niveau sensations. Venant d’une race qui a passé les 10.000 dernières années à se couvrir de fringues, je trouve cet argument un soupçon hors de propos. Ah, on les force. A supposer que ce soit vrai, je suis certain qu’on vous a vous même forcé petit à porter des salopettes immondes alors que vous ne rêviez que de vivre nu dans la boue. (Toute ressemblance avec l’auteur de ce texte est purement fortuite).

Pour commencer, dans le mot "exhibitionnisme" se trouve une référence claire aux franc-maçons et leurs alliés

Pour commencer, dans le mot « exhibitionnisme » se trouve une référence claire aux franc-maçons et leurs alliés. Dois-je souligner la présence d’un « x » dans le terme « laxisme »?

En conclusion, mesdames et messieurs les jurés, je déclare qu’un minimum de cohérence morale ne ferait pas de mal. Taper sur le burkini au prétexte que ça emprisonne la femme, alors que la vraie motivation est la haine de l’autre et le refus de sa culture, ça se nomme de l’hypocrisie. Taper sur « le manque d intégration » alors qu en se montrant libres de leurs vêtements ces femmes sont des défenseurs et utilisatrices exemplaires de la notion de liberté si chère a nos valeurs, c est encore pire. Elles sont quelque part « plus françaises que vous », si on devait faire une course, et Coco Chanel serait fière.

Oh la cruelle ironie, qui condamnera encore et toujours les collabos à la petite semaine à se ridiculiser aux yeux de leur chère nation, si ce n’est du monde libre dans sa totalité.

Allez. Maintenant, vivement l’hiver et son passionnant débat sur les crèches de Noël.

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Enfin, si le sujet vous intéresse, d’autres en parlent. Oui, tout le monde en parle. Mais eux bien. genre ici. Ou . Ou encore céans.

 

Le Gros Vision

Ce billet discutera d’un ton grave de l’Eurovision, wot did u expect? Un VRAI titre? Allons. La Chose évoque Groland plus qu’aucune autre nation, c’est un fait acquis.

Quand je pense que l’Australie est fan. Ces gens là et leur continent cherchent tellement à rester de souche européenne qu’ils en sont réduits aux pires bassesses géopolitiques. Car il ne s’agit pas ici de culture, malheureux. Matez juste le décompte des points: les citoyens d’ex-URSS – hors Tchernobyl – sont dotés d’oreilles humaines, il n’est ni acceptable ni sain qu’ils filent des cahuètes à la Russie.

Mais assez de lieux communs. Attaquons nous à la face gore de l’Hellfest.

Les Cantos de l’Eurovision

L’eurovision est à l Europe ce que le donjon de Takeshi – ou toute autre émission télé nécessitant de rentrer une toupie dans le fessier d’un autochtone – est au Japon: le meilleur de nous même.

Quand un Américain ou un Australien admire ce chef d’oeuvre sonore, il bave. Pourquoi? Il SAIT. L’Europe est le royaume de l’adidas-pop de l’est; des chanteuses barbues qui gagnent; des mamies techno en costume champêtre; des finlandais… Finlandais. Une uchronie sidérante Hitler les années 90 auraient gagné la Guerre. Un rappel Historique que seul les individus sains ont émigré outre-mer. Un luxueux dépotoir de la grande décharge qui enfanta le monde moderne et n’en acceptera jamais d’autre.

Notre futur? La Bulgarie. Le Bearn l’a déjà compris et le reste de l’Europe de l’ouest suivra à mesure que la démographie se fossilise. L’autriche-Hongrie n’était qu’un précurseur de l’avenir de l’Europe, lequel n’est qu’un retour à sa nature initiale: de la boue sous un ciel gris, des masures délibérément hideuses au milieu, et des paysans ostensiblement détraqués vagabondant autour.

Volume II de This is England, « This is Brexit »: nos voisins prennent de l’avance. Mais c’est la France aussi, tas de pourceaux. Quand Marion Maréchal Le Pen sera vieille sénatrice et Patrick Sebastien lieutenant-colonel panthéonisé, quand les migrants honnis auront compris que nous sommes plus finis qu’eux, eux qui ont le futur qui leur tend la patte; quand les chinois viendront s’encanailler à l’alcool à 90°C frelaté, et les américain nostalgiques vanter leurs racines antiques en ayant secrètement pitié de ce qu’est devenu la population locale.

Dans un siècle le Botswana colonisera Mars en nous laissant les clefs.

Pour qui sait écouter, l’Eurovision chante cela.

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la Classe et le Territoire

Flash info: « Aquitania » faisait beaucoup trop Bifidus actif, « Aquitaine Royale » trop zombie sans tête dans une pub pour de la pâtée, « Grande Aquitaine » trop prétentieux. Les Juges ont donné leur verdict avec la délectation propre à l’expert qui pose la connerie de sa vie: ce sera…

La Nouvelle-Aquitaine

Bim.

Après la Picardie renommée « Hauts-de-France », le swagg a encore frappé: l’Aquitaine se nommera donc Nouvelle-aquitaine. Je ne sais pas. C’est nouveau. Genre on a bougé. Comme la nouvelle-Calédonie qui se situe à 15.910km de la première – précisément -, la Nouvelle-Orleans à 384.400km… je saisis la logique. Il semble que nous ayons changé d’endroit, sans trop savoir comment, et ça va pas du tout, là. Nous sommes devenus la colonie ultramarine de notre propre espace. Mystère des commissions politiques.

Je note au passage, je ne savais pas, que ma région est aussi grande que l’Autriche ou le Portugal. Je sens que dans deux mois on sera aussi grands que le Gabon ou la Rhodésie Britannique. L’Aquitaine mue. Et elle a faim.

Remarquez que moi je trouve ce choix remarquablement malin, ça a un petit coté Californien. « Nouvelle-Aquitaine ». Un éden mystérieux aux vertes vallées, avachi comme une otarie sur l’océan immense. Ça envois comme un message séraphique:

 « Nous sommes le tur-fu, gros »

« Prolétaire du ch’no- pardon, des Hauts-de-France, viens-y gouter une vie nouvelle au delà de la Frontière. Dans le far south-west. Au sud d’Orléans, il y a plus de loi! Au Sud d’Angoulême il n’y a plus de Dieu. »

ça sent une saison "les ch'tis à Mimizan" ça... Mais, tiens? ils ont changé l'animateur.

ça sent une saison « les ch’tis à Mimizan » ça… Mais, tiens? ils ont changé l’animateur. Z’ont mis une espèce de hipster du plus mauvais goût, on dirait Ariel Wizman avec un chapeau.

Et puis attendez, niveau compétitivité de ouf, pardon: Start-ups du monde, la Silicon Valley est trop chère? Venez pâturez les grasses prairies toutes rénovées du San Juppénisto – et sa légendaire cité du vin, et sa mythique Golden Garonne aux reflets rouges. Venez picoler dans la Napa Valley 1.0, surfer à Big Sur (Big-Sur-Adour, rêvez pas), vous encanailler aux casinos de Castera Verduzan – on a le Las Vegas qu’on mérite – bordel on a même nos propres chicanos à nous! ET LA FRONTIÈRE VERS TIJUANA N’A MÊME PAS DE MUR – reconsidérations possibles en 2017, dépêchez vous.

« La Nouvelle-Aquitaine: chez nous aussi le soleil se couche sur l’océan face à Sunset Bvd. »

Non mais vraiment, tant qu’on discute de ça…

Les Hauts-de-France

Quiconque moque les politiques commet une erreur d’appréciation monumentale, auprès de laquelle le naufrage du Titanic fait vaguement « blub ». Les faits, regardez les faits. Un conseil régional – Un. Conseil. Régional – vient de modifier le continuum espace-temps, et en toute désinvolture.

La grisaille des corons à l’ombre de leur terril, la piétaille de sans-dents au buisson généalogique mutant… Disparus. Évanouis. Une aube mordorée se lève cotonneusement sur des champs de miel et de nymphes en pâmoison. Un murmure délicieux flotte dans l’air…

« Hauts-de-France »

Par quel prodige? Pas pour le nouveau nom, tsss, ça c’est explicable: une sous-commission semi-consultative rend son vote à une commission double-pleinière qui reçoit un pot-de-v- mais-je-n’ai-rien-dit.

Non: par quel prodige des politiciens, en 2016, et je ne parle pas des cadors là, ont ils pris une aussi bonne décision? Ok nous on rigole. On riait aussi de la téléréalité avant qu’elle ne devienne la NORME. Des téléfilms d’heroic fantasy pour geeks au budget somalien des années 90, avant que la mode ne change et que l’avalanche de daubes (et de geeks) ne devienne la NORME, avec pour piètre défense une hausse des budgets CGI.

Imaginez ce monde terrifiant, insensé, et hideusement proche, où vous serez déjà vieux et les jeunes auront déjà oublié la Picardie.

Et la Nouvelle-Aquitaine aura certainement englobé Neptune.

Allez, générique de fin.

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Ça s’est pensé près de chez vous

Vous connaissez les moisissures argumentatives? Non? You sick motherfucker.

Et ce n’est que la fesse cachée de la Carlsberg, si je puis détourner du proverbe. Il y a pire dans ce monde, PIRE; des choses surnaturelles, œuvre de forces insidieuses. Et ça se passe près de chez toi. Juste chez toi, même. Ne regarde pas par dessus ton épaule.

Je cause des faits divers du bulbe, de la pensée innocente qui gît dans une mare de sang tandis que les limaces boursouflées pleuvent inexplicablement des murs avant de t’exposer au visage. De la pensée zombie qui rôde à chaque instant et viens te fixer la nuit pendant que tu dors profondément. Quelque part dans ce monde une femme en talons hauts écrase des chatons vivants en gémissant langoureusement pour le plus grand plaisir des plus grands tarés.

Mais ça je le dis juste pour m’assurer que vous ayez tous bien les dents du fond qui baignent. Il importe de se mettre en condition pour ce qui va suivre.

Ok, je sais que cette image de Martin Shkreli ça dépasse les bornes. Au début je pensais mettre l'image d'un cadavre horriblement mutilé par un attentat en Syrie - mais c'était bien trop soft

Ok, je sais que cette image de Martin Shkreli ça dépasse les bornes de l’indécence. Au début je pensais mettre l’image d’un cadavre horriblement mutilé par un attentat en Syrie – mais c’était bien trop soft

En même temps ce billet cause d’indécence intellectuelle. Alors il faut ce qu’il faut. Cette chose ci dessus sourit. cette chose a fait augmenter de 5400% le prix d’un médicament listé comme essentiel par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Mais on s’en fout pas mal.

Non non ne culpabilisez pas, sérieux: on s’en fout vu que chez nous la santé est gérée par le publique et que nous sommes donc bien plus à l’abri des « vertues » de la déréglementation (l’auto-correcteur me propose « verrues », c’est étrange). Mais pas pour longtemps parce que…

Attentat contre la pensée numéro 1 : le nivellement par le bas

Bien. Supposez que vous viviez en groupe, comme un être humain sain d’esprit – je vois déjà les asociaux glousser: vous vivez dans une commune, qui est dans une nation… Vous vivez et dépendez du groupe, fuckers – et là PAF un ours Nadine Morano un Nadine-Ours-Morano re-Nadine derrière une attaque. Peu importe.

Deux solutions s’offrent à vous pour résoudre cette crise Morano-ursidée. Primo: se serrer les coudes. Secundo: détaler en rigolant et traitant votre groupe de gros connards. D’ailleurs eux aussi n’ont qu’à détaler, pas vrai? Ouais, les vieilles, les handicapés, les gosses… C’est bien connu si VOUS pouvez courir tout le monde peut, tout ça c’est juste de la volonté.

On y viens, donc: cette tendance – si j’étais bâtard je dirai « ce narcissisme » – à préférer voir son prochain dans la même merde que soi plutôt que se battre à ses côtés pour obtenir les mêmes avantages.

« Pourquoi qu’ils font encore grève alors qu’ils ont déja des avantages ces feignasses? » – Un quidam interviewé « au hasard » face à une grève quelconque

Ces petites merdes osent faire valoir leurs luttes juste pour faire culpabiliser tous ceux qui n'osent pas, chuis sûre. Du coup ça m'énerve, mes gosses rient de moi, mon patron se roule par terre, mon salaire est pas prêt de monter... C'EST LA FAUTE AUX GREVISTES

Ces petites merdes osent faire valoir leurs luttes juste pour faire culpabiliser tous ceux qui n’osent pas, chuis sûre. Du coup ça m’énerve, mes gosses rient de moi, mon patron se roule par terre, mon salaire est pas prêt de monter… C’EST LA FAUTE AUX GRÉVISTES

Je sais pas. mystère. peut être pour sauvegarder leurs avantages? Si possible pour obtenir plus? La feignasse dans toute cette histoire, n’est ce pas la personne qui n’en profite pas pour demander les mêmes avantages – ou à minima soutenir ceux qui réussissent – et qui n’a visiblement jamais entendu parler de l’adage « diviser [les travailleurs, ici] pour mieux régner »? Oh mais j’oubliais, « c’est irréaliste ». Mmh. Avec un partage des richesses encore tout à fait capitaliste et en se basant sur la hausse de la productivité horaire travail depuis plus d’un siècle, la logique voudrait que la semaine de travail soit de 25-30 HEURES (à salaire égal que pour 35h). Et là, je le répète, sans changer nullement le système en place. Je répète encore: le système merdique, spéculatif, qui court façon Usain Bolt à la concentration capitalistique, oui, lui, permet large une semaine de 25h pour les salariés. Imaginez avec un autre.

Je vais finir par y croire, que la France « méprise le succès ». Les acquis sociaux sont particulièrement méprisés, ouep. Je vais encore me faire des ennemis, mais par exemple toute personne quittant la SECU pour « ne plus être un pigeon » est une énorme pintade d’un tout autre calibre aviaire. 1) un système d’assurance collectif fonctionne au mieux quand il est… Ben, collectif. Céder aux sirènes des tarifs allégés quand vous êtes en bonne santé, c’est vous faire entuber grave le jour où vous serez malade. Mais le cancer ça n’arrive qu’aux autres, surtout de nos jours où le seul fait de respirer de l’air urbain vous expose à une liquéfaction des bronches.  2) un système privé a rigoureusement les mêmes contraintes de gaspillage administratif, et en sus 15% minimum de bénéfices à verser aux actionnaires. Si l’expression « panier percé » ne vous parle pas, raison de plus pour rester affilié à un système public collectif: vous n’imaginez pas le montant des frais psychiatriques dans les pays à assurances privées.

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Où bien imaginez juste 5 fois les vôtres avec la méchante SECU, et intégralement à votre charge si vous comptez parmi les 20% de non-assurés (dans le cas des Etats-Unis, « grande puissance » où le terme « sans dents » prend tout son sens quand on peut mesurer précisément le statut social d’une personne à sa dentition)

Pour le dire de manière brève: choisir de ne pas faire confiance à sa communauté sous prétexte que ce sont tous de grosses tanches, c’est prendre avec assurance la tête du peloton des médiocres.

En causant de cons- non pardon. Ah, si, de cons:

Deuxième classe: le glorieux retour en grâce du service militaire

La jeunesse est pleutre et incapable de coder quoi que ce soit de ses dix doigts, c’est bien connu. tenez, Platon lui même le savait déjà. Socrate aussi.

Vous savez ce qu’on a retrouvé sur une des plus anciennes traces écrites de l’Histoire de l’humanité?

« Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du cœur. Les jeunes sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme la jeunesse d’autrefois. Ceux d’aujourd’hui ne seront pas capables de maintenir notre culture. » – Babylone, 3000 av.J-C

A croire que les vieux ne changent jamais non plus. Douglas Adams vous sauve la mise, gentils fossiles gâteux anxieux qu’on paye vos retraites:

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Pour tous les geeks par simple opportunisme: quand vous vous exclamez « 42 » pour avoir l’air malin, c’est de lui. Si vous ne savez pas que c’est de Dougie, ni de quel bouquin, inutile de lever la main c’est peinant pour tout le monde. Jeee sais que « 42 » est devenu un objet culturel à part entière. Je cause juste pour ceux qui l’utilisent comme gage de geekitude: c’est outrageusement intolérablissime.

Mais revenons-en à notre chair à canon. Intéressons nous tout d’abord à l’aspect pratique. Le service militaire sert à? Entrainer des civils pour qu’ils soient enrôlables en kit le jour venu. Ok, j’ai rien à dire là dessus, c’est tout logique. Je vais passer outre les basses questions budgétaires qui rient déja…

La guerre a changé, les gars.

Depuis 1915 même les plus sourds des généraux l’ont admis: on envois pas sa jeunesse danser la tektonik devant des mitrailleuses, ce n’est rigolo qu’une fois ensuite c’est lassant. En conséquence la quantité d’armement, de goodies (genre des grenades), de protections à fournir au peloy moyen a explosé par la suite. On vit en démocratie, faut comprendre. Surtout depuis que les mères de famille votent. Un coucou habituel aux non-votants paske-ça-sert-à-rien: vous observerez à l’occasion le fric engagé per capita (par soldat, ici) dans une démocratie et dans une autocratie… Dans un des deux systèmes, on peut se permettre d’aller faire tuer vos gosses vu qu’on s’en branle; dans l’autre non, tout patriotiques qu’ils soient les parents de soldats morts votent rarement en faveur du boucher, même en cas de victoire.

Bref. Ainsi donc la guerre changea dans le but d’éloigner au maximum les enfants d’électeurs – eux-même électeurs – de ce sublime obus qui oh mais oups on en a perdu un. Je suis donc POUR un service militaire si on file un char ou un drone personnel à chaque boutonneux en lieu et place de son fidèle fusil qui ne lui servira rigoureusement à rien.

A part servir de cible idéale à tout, bien sûr. Finir atomisé, gazé, anthraxé, fou, pilonné depuis les airs, pilonné à l’uranium puis fou, pilonné au phosphore, au napalm, nucléarisé, rendu gay, et je suis certain que d’autres choses exotiques trainent dans les cartons. D’autant que le jour où une guerre nécessitant 2 millions d’appelés aura lieu, je peux vous dire que les QG seront plus qu’impatients d’enfin tester tous leurs chouettes super jouets.

Même l’image du héros, oubliez. Ça a l’air easy vu des infos du soir, de dégommer un tank au lance roquette? Voui. Ils en ont parlé une fois durant la guerre d’Irak, ouais. Vu que ça n’est arrivé qu’une fois.

Je vous propose cette page où des vétérans expliquent en détail les dizaines de contre-mesures possibles pour atomiser les joyeux lanceurs de pétards, du laser au barrage de grenades en passant par le tir de réponse automatisé (les fourrés ne vous sauveront pas).

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50 nuances de nope

« On leur apprend à piloter des tanks, alors »

… Pour se les faire bousiller à la première IEM venue? Non mais eh. Ça coute, ces trucs.

Bref. C’était le point technique. A partir d’ici tout argument pro-SM (j’ai pas pû résister) est 1) budgétairement rigolo 2) politiquement dangereux 3) d’une efficacité pratique que je cherche encore.

Et la morale dans tout ça

Il faudrait voir à cesser de confondre morale et dressage. Si nos charmants électeurs FN ont un soucis avec la morale des jeunes, qu’ils militent pour plus de philo et d’éducation civique – si si, ce truc que vous avez fait une demi heure sur 4 ans de collège, quand il y avait le temps.

Et la bogossitude dans tout ça?

Un uniforme c’est beau, y en a à qui ça plait. Qu’ils s’engagent, et ils le font. Qu’ils laissent tous les autres en paix, merci.

D’ailleurs, et là c’est une observation personnelle: est ce l’uniforme qui pousse à sortir à 50 pour aller taper, mmh, oh ben ce qui passe, et commettre un nombre anormalement élevé de viols collectifs, ou bien les décérébrés qui ont trouvé l’uniforme comme meilleur moyen de vivre entre eux? La question reste en suspend. Je ne sais même pas quel lien mettre tellement ça grouille. Allez, du soft. Et qu’on ne m’accuse pas de « ne pas respecter les gens qui sauvent des vies :3 « , je respecte éminemment ces métiers, c’est justement pour ça que je serai ravi que les branques cessent de les prendre comme excuse pour se comporter comme des hyènes en rut commettant exactement ce qu’elles prétendent combattre.

Mais certes, il faut bien des héros de civisme pour nous protéger de…

L’INVASION

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Oh shit pardon, et mes excuses à la reine, cet homme est évidemment Sadiq Khan, le favoris aux élections municipales londoniennes et absolument pas un de ces euh… Mais si, EUX là. Je ne suis pas raciste, surtout pas, mais reconnaissez que…

(parenthèse: dans la contradiction la plus totale, les racistes diront un coup que les primo-arrivants sont bosseurs mais que ce sont leurs enfants les problèmes: Sadiq Khan ici présent est fils d’un immigré paki; et un coup qu’ILS ne posent pas de soucis mais que là vraiment les nouveaux non on peut pas, parce que euhm… merde on va trouver quoi? Ah, ouais, ils sont pâkomnou. Sadiq est un anglais pur jus et qui plus est il compte battre un fils de milliardaire aux élections, là)

(parenthèse encore, je craque, faut que je vous le dise: les électeurs lui font le plus confiance sur les questions de sécurité, d’antiterrorisme, et d’immigration)

Ils arrivent. EUX. Je n’ai même pas envie de devoir encore rappeler toutes les raisons économiques, sociologiques, historiques, culturelles… Pour lesquelles l’immigration est une chance, une force, un honneur et pris comme tel par pas mal d’immigrés qui malgré les quolibets des indigènes se donneront à 200% pour prouver qu’ils sont dignes d’être leur concitoyen, à ces mêmes imbéciles. J’aurai craqué avant, perso.

Malgré le fait que l’Empire romain soit tombé par son refus d’accueillir des populations migrantes pacifiques (lesquelles ont fini par forcer la porte) en les gérant à l’inverse comme nous, contrairement à ce que le scolopendre moyen s’imagine (à savoir que le scolopendre moyen est resté sur le terme « invasions barbares » obsolète depuis un bail); malgré les immigrations Belges, Italiennes, Polonaises, et j’en passe, dont on ne cause plus aujourd’hui mais qui donnaient LES MÊMES unes de journaux que la vague actuelle… – Pourtant le pays existe encore, je crois? On ne s’est pas christianno-polonisé – etc etc…

Non. Malgré le fatras accablant de preuves, exemples, raisonnements… L’imbécile moyen est raciste et anti-immigration, sautant sur tous les biais possibles et faits falsifiés (comme toujours) pour l’appuyer.

Attention, les gens ont toujours des raisons. Y a même des raisons marrantes.

Comme quand il n’y a que les hommes immigrés qui leur posent soucis. C’est répandu, celui là, c’est un marrant. Un individu en insécurité sexuelle verra toujours mal le nombre de ses concurrents croître. Surtout que ces concurrents sont pas des sous-doués: faut des couilles pour braver le désert, les tempêtes, les trafiquants, les flics, voire pire, avant d’arriver. Chose que le raciste de base n’a visiblement pas. Sauf quand, dans une espèce de vengeance symbolique, il ira s’achet- rencontrer une femme « de là-bas » bien obéissante, suite à son divorce avec Claudine. D’ailleurs c’est fou à quel point la sexualité (fantasmée) des migrants est décortiquée par leurs détracteurs. A croire qu’il y a un schéma profond et qu’ils fassent une sorte de projection. Bref.

Je freudise, direz vous. Oui. D’ailleurs je n’ai pas causé un instant de raisons économiques ou socioculturelles, parce que flemme. Je ne prétend pas que cette explication soit la seule ni la plus grosse, je ferai juste remarque que le raciste a souvent des problèmes avec les autres en proportion de l’agressivité de leur séduction et de la taille de leur pénis. Et base les deux sur des ouï-dire.

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… Comment ça « quel rapport avec le racisme et les racistes? » Aucun. je n’ai rien dis, moi, hein, je dis juste qu’il faut ADMETTRE que SOUVENT ben… Ils posent soucis. Non et puis quand il y en a un ça va, hein, je dis pas. Mais quand il y en a plusieurs à picoler du pastis en gueulant, là, je veux bien être tolérant mais c’est pas notre culture supérieure ça… Tenez, là, Zemmour l’a dit: « il faut bien reconnaitre les chiffres: la plupart des actes criminels violents sont le fait d’alcooliques », c’est chiffré, c’est pas moi qui le dis.

Le point juifs

Il en faut un dans tout article à la con, c’est marqué quelque part. Je ne sais pas pourquoi. Ça fait tellement longtemps, vous savez, personne ne sait plus bien pourquoi y a autant de bruit autour des juifs. Un genre de tradition.

Je ne dirai que ceci. Imaginez la vision de la « crise migratoire » actuelle.

Pas dur, on vous en parle tous les quarts d’heure pour faire oublier les vrais enjeux.

Imaginez maintenant des juifs dans les années 30.

Fusionnez. Non ce n’est pas du papier à décalquer mental, c’est simplement le MÊME traitement médiatique et populaire. Personne ne voulait de cette population infiltrée par le terrorisme et la bassesse et puis d’abord moi je me battrai au lieu de fuir pas comme eux et-pis-on-est-déja-en-pleine-crise… Et sur internet au bistro j’ai vu les preuves… Et caetera. Et caetera.

Conclusioning

Il manque des points. Mais vraiment cet article doit cesser 1) avant de me filer la gerbe 2) avant que la somme de ce blog ne finisse de m’aliéner 761% au moins de la population pour une raison ou une autre.

J’aurai pû narrer la colonisation fascinante des esprits et des valeurs morales par la publicité. Surtout de ceux qui assurent que « ça ne marche pas sur moi ahahah », oui ohohohoh. Colonisation qui constitue une vague de crime contre l’humanité à elle seule.

Ou le « retour aux fondamentaux » à l’école, au moins aussi retardé que de vouloir remplacer les notes par des nounours en chocolat. Au moment où Hong Kong, exemple s’il en est en terme d’école sage-polie-et-qui-fonctionne-sans-gauchiasses, se lamente de ne toujours pas voir les scores de ses élèves BAISSER aux tests internationaux, se tord à l’idée de ne savoir faire rien d’autre que des éponges vivantes sur-diplômées.

Trop de choses se pensent près de chez vous.

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Ainsi parlait la Nuit Debout

« Au jour d’aujourd’hui, dans ce monde saturé d’informations »… Non je déconne, c’était l’instant « faites criser les profs en faisant l’intro de sujet la plus naze et banale possible« . Parfois, tiens, je me demande ce qu’il voulait, en fait, mon prof de philo. A part faire tout sauf prof, je veux dire. Je ne sais pas. Essayons.

« Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine – lointaine bis, c’était vachement loin – et dénuée de toute forme d’internet malgré la présence de sabres lasers », il existe des choses peu connues. Qui sait que mon chauffe-eau vient de tomber en panne? Vous, désormais. Qui sait que:

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Ce qui reste tout de même bien moindre que le nombre de divinités par hectares en Inde, quelque part.

Qui sait ce qu’est la Nuit Debout, et question bis: qui est au courant de son existence? Insomniaque comme je suis, moi j’ai vu ça, ça m’a interpellé. Genre une grève anti-matelas, quelque chose qui ferait un nom idéal pour les cocaïnomanes anonymes. Une épidémie de gastroentérite nocturne? Un appel à faire un one man show de Jamel scandé par un clampin écrasé par un bus sur la dernière syllabe? Ben non, figurez vous:

Sais-­tu ce qui se passe là ? Des milliers de personnes se réunissent Place de la République à Paris, et dans toute la France, depuis le 31 mars. Des assemblées se forment où les gens discutent et échangent. Chacun se réapproprie la parole et l’espace public.

Ni entendues ni représentées, des personnes de tous horizons reprennent possession de la réflexion sur l’avenir de notre monde. La politique n’est pas une affaire de professionnels, c’est l’affaire de tous. L’humain devrait être au cœur des préoccupations de nos dirigeants. Les intérêts particuliers ont pris le pas sur l’intérêt général.

Chaque jour, nous sommes des milliers à occuper l’espace public pour reprendre notre place dans la République.Venez nous rejoindre, et décidons ensemble de notre devenir commun.

Dixit leur site.

Remarquez, à la vue des signaux dédiés à l’événement, on se prend à réétudier la piste des cocaïnomanes en pleine crise de gastro:

Non en vrai

Non en vrai ces signaux ont été étudiés pour être lisible dans une foule sans pour autant gêner les débats. Probablement par un(e) transfuge du Club de Dorothée.

Je noterai bassement, mais pour la science, que Nuit Debout discrimine les amputés. Mais j’éviterai de leur dire, sinon on va partir sur des heures de débat stérile et personne ne sera d’accord à la fin du départ sur le terme même d’amputés. Sont-ce des non-préhensiles? Des sans-mains? Short is Beautiful? Le terme même d’amputé n’indique t il pas une emprise idéologique du Système productiviste qui rabaisse les mains au rang d’outils sans âmes du grand capital? Puis là un gentil zozo proposerait de les nommer les augmentés pour souligner leur courage et leur supplément d’âme, lequel compense avec justice l’interdiction du chocolat. Putain figurez vous qu’il existe une page wikipedia pour ça.

Car comme le résume avec brio cette star que je ne nomme plus, jusqu’ici la Nuit Debout se distingue par sa capacité industrielle à faire ramasser la savonnette aux drosophiles.

Splendeur et décadence de l’apolitique

Car ce qui reviendra en premier, en dernier, en itérations stylistiques, en déhanché brésilien, c’est que Nuit Debout est « un mouvement citoyen apolitique ». Revenons aux basiques: tout acte impliquant plus d’un homo sapien EST politique. Manger une pomme est le fruit d’un arbitrage de votre utilité marginale sous contrainte de budget, d’ailleurs acheter une pomme ou une autre est un choix qui porte à conséquences dans divers rapports de force, et cette fameuse contrainte de budget existe parce que vous avez la malchance de ne pas encore vivre dans un monde communiste où dans un futur Star-Trekien où la productivité tend vers l’infini et rend caduque toute notion d’économie telle qu’on la connait et je suis content d’écrire ça plutôt que le dire parce que ça va devenir chaud de respirer essayez pour voir moi en plus je suis fumeur je vous explique même pas le défi.

Même sans rentrer dans l’apoplexie: à partir du moment où un mouvement revendique un truc, il EST politique. Même se revendiquer apolitique est politique: c’est du néolibéralisme plus exactement, et un fer de lance du post-modernisme, pour les friands de termes.

D’ailleurs il suffit de relire la présentation tirée du site de Nuit Debout: ce mouvement se déclare explicitement politique. Deal with.

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J’espère bien que vous vous méfierez des pommes, désormais. Chirac ne s’y trompait pas en appelant subtilement à leur extermination.

Mais de nos jours où tout est relatif sauf la banane qui l’est deux fois, il est de bon ton de se dire apolitique. Du coup je me suis bêtement dit que ce serait carré. J’en connais qui ne font pas de politique, ce sont les tacticiens. La tactique sert une politique (la stratégie), mais se contrefiche d’en faire elle-même.

Or c’est incroyable ce que ça discute stratégie. Chacun a de grandes idées et n’hésitera pas à faire dévier n’importe quel sujet pour en parler. Et que faire quand on aura envahi l’Elysée. Et comment tout réorganiser magiquement sans se soucier d’aucune variable et surtout pas des humains. Prenons le sujet du Revenu Universel de Base.

  1. Bon déjà on en est à établir s’il faut nommer ça un RUB, un salaire à vie, un droit à l’existence, ou autre.
  2. Je n’ai pas croisé une seule personne questionnant les aspects techniques. Si je résumes des heures de litanies, ça donne: « oui au RUB ». Quand, comment? Avec quelle faisabilité, quels effets, quelles précautions? Boarf.

Ah et il est aussi capital d’entamer une charte éthique. Et de voter sur la façon de voter. Clair qu’avec des centaines de milliers de partisans ça commence à devenir urgen- … Attendez. Non, on est 50, à la Nuit Debout de Bayonne.

A 50, la priorité est de survivre, poser des actes, chercher des alliés, monter la logistique de base.

Un bon point. Dans mon cru, une participante a souligné que picoler des bières sur une place publique faisait plus punk pas sérieux qu’assemblée de sages. J’aurai bien applaudit (ou fait le ventilo avec mes bras) si je n’avais pas un verre de blanc à la main à ce moment. Elle avait carrément raison.

Mais revenons en à l’apolitisme. Que se passe-t-il quand on est apolitique? On ne trouve pas d’alliés, déja. ces salaupiots là sont politiques. Des associations locales (à savoir « puissantes et basques et re basques derrière), aucune ne soutient Nuit Debout. Alors que le levier à chercher c’est eux. Pourquoi? Vendredi dernier, deux militants sont venus en sympathisants. Ont glissé qu’ils étaient de telles assoces en mode « coucou, on est du même camp c’est cool ». Un intervenant a suivi pour s’indigner que « si vous étiez avec nous pourquoi que vous avez pas déja fait des choses? Et nous on est pas une assoce on est Nuit debout ». Je prend rendez vous dans 4 ans pour voir cette même personne plaider « nous on est pas Nuit Debout! Nous on est x ». Du grand art.

Enfin je note que l’apolitisme fait la manif contre la loi El Khomri ce jeudi. C’est à la fois mignon et terriblement gênant de retrouver du totalitarisme aussi rapidement, en fait: l’ennemi (déja, le terme) n’est pas un être rationnel, d’ailleurs la politique n’existe même pas: il y a nous et le reste. Même il n’y a que nous et There Is No Alternative (TINA)… Je me demande donc si Margaret Thatcher serait venue à Nuit Debout.

Et puis nous c’est qui?

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Entamons par les bonnes nouvelles: si j’ai ouï-dire qu’à Paris le djembé vit encore, cracheurs de bolas en équilibre sur des balles ou l’inverse inclus, je vous annonce avec émotion que cette abomination n’a plus court dans mon coin. J’ai moi même cessé de jongler il y a quelques temps déja. Déjà ça de gagné.

De ce que j’ai compris, nous c’est les citoyens. Dans les présents, une majorité de chomeurs de retraités ou d’etudiants… Clair que prendre deux soirs par semaine quand on bosse ou qu’on a des gosses, c’est chaud. Comme le soulignait un autre participant, peut être faudrait il faire ça en journée aussi de temps à autres.

Mais ce n’est pas le pire. Un mouvement qui se veut massif et qui s’installe en centre-ville s’est déja crevé les pneus sur une herse: la base de colère est de plus en plus périurbaine. Et se fiche bien des « bobos gauchiasse de centre-ville » pour résumer avec le langage fleuri de la sémillante nouvelle extrême droite.

Mais ce n’est toujours pas le pire. Le pire est dans ce lien. Le coeur, la base, les citoyens en colère sourde et déclassés… Eux n’ont même pas le temps libre pour aller s’asseoir en rond sur une place deux jours par semaine. Et inversement tout le monde se fout de trouver une façon de les atteindre.

Quoi, j’ai dit que c’était le pire. Non on y est toujours pas au pire. Outre que Nuit Debout ne concerne qu’on noyau dur déjà « spécialisé » dans tout ça (pour ne pas les nommer: binoclards chevelus à vélo, profs divers, groupes gravitant autour de diverses assoces) le reste du panel se compose de l’extrême droite.

Attention, pas celle affichée. Nooon. celle qui ne sait même pas qu’elle en est vu qu’elle se pense apolitique. Je parle des amoureux de Pierre Rahbi, localistes, complotistes de tous poils. De fil en aiguille « les médias sont menteurs » mais Sputnik dit la vérité et Poutine est un grand homme. Déja contrairement à Obama il n’est pas reptilien, voyez vous.

Ce qui me semble le plus remarquable, c’est qu’à chaque fois que je tombe sur un « nationaliste de gauche » j’ai beau expliquer que ça a déjà été fait avec RIGOUREUSEMENT le même programme (virer les banquiers, corps et esprit sain, retour à une nature fantasmée, féodalisme localiste, retour aux frontières, haine du cosmopolisme) – sous l’appellation national-socialisme – l’interlocuteur est dans le déni total. Donc pour une fois je vais être totalement d’accord avec les antifas: oui les mouvements « citoyennistes » cachent un fond lourd et inquiétant, qui fleure remarquablement la même odeur et les mêmes racines que Hitler-ayé-point-godwin.

Malgré tout

Car il y a un mais.

Je reste emballé par l’idée, qui est déjà à sa base un acte: faire redevenir à une place ce qu’elle est, a savoir une agora. Où l’on discute tous. Enfin, des écolos conservateurs discutent avec des punks perdus qui avec des gauchistes déboussolés qui avec des clodos du coin qui avec des mabouls venus parler d’energies cosmiques. C’est très peu représentatif du peuple, mais c’est deja un pas qui se fait trop rare de nos jours: discuter avec autre que soi.

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Non merde surtout, pour une fois qu’on peut discuter sujets sérieux avec des inconnus sans faire bailler ou se retrouver face à l’équivalent intellectuel d’une moitié de poisson mort, je vais pas cracher dans la 1664.

Et si c’est des complotistes et autres qui ont réussi à faire ça, ça en dit moins sur leurs défauts à eux que sur l’incapacité des intellectuels sérieux à tenir le terrain.

Je vais continuer à y aller. En toute honnêteté parce que je suis juste à coté, et pour ce principe qui reste beau: celui d’agora. Je me retrouve à discuter politique (même si c’est beaucoup de merde complotiste, Rahbi, and so on) avec des inconnus et c’est beau.

Avec, oh allez, moi aussi quelque part ce rêve fantaisiste: tout faire péter, installer un gouvernement « provisoire », rééduquer par la force les masses récalcitrantes (pardon « les résistances isolées et à la solde de l’étranger »), découvrir que la méthode Rahbi sera extrêmement inefficace et impopulaire, mettre tout ça sur le dos des Etats-Unis… Bref, (ré)instaurer enfin une belle grosse dictature du prolétariat qui claque.

Je veux dire, contrairement à tout ceux qui se rendront compte trop tard à quel point la révolution c’est con, moi je le sais déjà. Du coup ça augure de belles barres de rires.

Sinon il faut trouver un moyen de discrètement placer un rassemblement du MEDEF, la Nuit Debout, les assoces, les antifas, les vendeurs de glaces, et les centristes, sur une même place. Afin de tout faire exploser à ce moment là BOUM de rétablir, un instant, une agora entre les citoyens. Qui sait.

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Les 4 Accords Toltèques: imposture à l’ombre des pyramides

D’ailleurs on vous ment sur le titre et il existe un cinquième accord. Les chamans c’est comme le reste: s’il y a moyen de vous faire acheter plus de papier surfacturé issu de la déforestation, ça leur va.

Publié en 1997, Tintin au Mexique- euhm les Quatre Accords Toltèque nous narre les palpitantes chamaneries de Don Miguel Ruiz.

Quand à l’éditrice qui signe la préface, en parler aux acheteurs serait comme parler de bœuf mariné à des vegans, c’est à dire rigolo mais cruel. Rien que la toute première phrase, damnit

Ma première rencontre physique avec Don Miguel Ruiz remonte à 1991

Autant vous dire que l’implicite dans « physique », c’est pas « on s’était d’abord vu sur skype ». Non. Elle avait su en rêve auparavant qu’elle ajouterai un autre fou furieux à sa lucrative collection d’élucubrations littéraires.

« Tu es un ange » furent ses premiers mots, et quelque chose en moi se mit à bondir. Enfin quelqu’un qui me reconnait! »

Oui. In extenso. Quand les hippies muent en capitalistes, certains reçoivent Steve Jobs, nous on produit ça. Ce pays va mal.

Les Paztèques

On entame pourtant gentiment, un recap sur les Toltèques. Récap aberrant qui a pour seul mérite de souligner que ce peuple n’était encore que semi-sédentaire, leurs « villes » étant pour l’essentiel des lieux de regroupement marchand ou cultuel a des dates précises de l’année, abandonnés le reste du temps. Merde, même ça c’est faux. « C’était des scientifiques et des artistes ». En effet leur réputation restera puissante bien après leur disparition. Mais je précise aussi qu’ils étaient au centre d’un large réseau commercial, et qu’un des plus gros sites archéologiques qu’on leur doit est une véritable usine à pointe de flèches en obsidienne.

Et voici, au final, le seul soucis qui dominera mon texte. Don Miguel est bienveillant, Don Miguel est de bon conseil, mais il ne dit que la partie qui l’intéresse et pas le reste. Et livre des « vérités » sans mode d’emploi ni liste de contre-indications. Un peu comme si je soutenais, et ça se tient, que le meilleur de faire un bon barbecue c’est d’y aller au lance-flamme (à 1min44, pour les vegans).

Ou quand la carte "Etes vous alcoolique? Nous pouvons vous aider" renvoie à un service de livraison d'alcool à domicile.

Ou quand la carte « Êtes vous alcoolique? Nous pouvons vous aider » renvoie à un service de livraison d’alcool à domicile.

Étape une: la Nature est bonne, l’Homme est perverti

Un jour il faudra vraiment tous leur expliquer que nous faisons partie de la nature au même titre que les pandas, et que celle ci n’est pas une figure personnifiée mais juste un mot pour désigner l’opposé de « la culture« . Donc la nature n’est ni bonne ni mauvaise et même si c’était une entité elle s’en ficherai royalement. Oui je suis agacé. Figurez vous que j’ai par hasard lu intégralement les 4 accords Toltèques avant de décider d’en causer. Bête concours de circonstances qui me mène à diverses formes de facepalms, soupirs, et autres impatiences.

Tous nos rêves forment le grand rêve de la planète. Il était mignon. Or la culture a tout foutu en l’air. La société, l’école, les parents, les religions, le langage lui même, ont décidé de niquer vos rêves et méchamment les tordre pour les faire entrer dans le moule. Pourquoi? Mystère. Mais-c’est-comme-ça.

Oui les new-age partagent aussi ceci avec Hitler (c’est un point Godwi- « oh ta gueule c’est lassant cette mode »). Savez, et son idéologie qui kiffait la Nature, le paganisme, et justifiais que si l’Homme est un loup pour l’Homme alors il est Naturel pour les forts d’exploiter, castrer, gazer les faibles. Donc point 2) comme chez Dolfi, ici aussi on retrouve l’idée de la génération spontanée du mal. Le mal existe parce qu’il est mal.

Vous n’avez pas choisi vos valeurs, vos croyances, [etc] ni même votre nom

Atroce, hein? Et c’est la première punchline du bouquin, genre que tata Suzanne resservira pendant 30 ans aux fins de repas, ébahie, comme sortant une bombe, parce que ça aura guidé sa vie.

C’est drôle, vu que cette énooorme vérité se brise facilement.

Ouais. La science. Comme toujours. Déboulonneuse de nawak since toujours

Ouais. La science. Comme toujours. Déboulonneuse de nawak since toujours

En tout cas, exemple, me semble qu’il existe un âge qui suit immédiatement l’âge où il est nécessaire d’être moulé par son environnement (aka l’enfance), même que c’est pas le Mal mais un avantage évolutif. Cet âge magique, donc, qui suit ça, vous en gardez de chaleureux souvenirs d’acné purulente et de tehon diverses. Mais c’est aussi l’âge où à l’inverse de l’enfance vous choisissez tout. Votre nom (coucou Don Paco Azteco, tu sais que les gens choisissent TOUS jusqu’à leur [sur]nom?), votre langage (quitte à inventer des mots de merde), vos valeurs, vos relations, la couleur de votre string et quel sexe le verra, ainsi de suite.

Plus loin, image frappante, l’auteur parle donc de « domestication » de l’humain. C’est gravement confondre apprentissage et domestication, mais eh, tant pis ça se vendra quand même. Don Miguel Ruiz ayant fait médecine, j’espère sincèrement que c’est la partie traduction en français qui a merdé sur « domestication ». Réduire l’apprentissage à un système behavioriste simple de « punition/récompense » trahit en tout cas une chose. Dans la tête du con actuel, un enfant est forcément à portée de baffe / de susucres de ses parents ou d’une autre autorité. Yay. Bonne nouvelle pour la liberté, le jeu, la découverte et l’autonomie.

C’est balayer tout le reste, comme au hasard le rôle central de l’imitation dans l’apprentissage, fonction réflexe, qui s’active sans être liée à l’attente d’une récompense ou la crainte d’une répréhension. Don Miguel nommerait ça un syndrome de Stockholm. Moi je soutiens que si tout le monde marche comme ça ce n’est pas à cause du Mal, mais parce que c’était une stratégie évolutive gagnante.

L’auteur passe ensuite tout le reste du chapitre, fasciné, à faire découvrir avec enthousiasme le surmoi en croyant qu’il invente l’eau chaude, eau qu’il sépare en deux parties tel Noé non merde l’autre de manière confuse: le Juge et la Victime.

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Je vous passe le baratin habituel qui vient avec. Merde on se croirait dans une pub moisie sur le net « un docteur mexicain a une astuce étonnante que les méchants haïssent ». Sauf que là on a DÉJÀ acheté – s’est fait offert, si l’on est chanceux – le produit vanté.

Mais passons dès maintenant au premier des accords.

« Que votre parole soit chiante à mourir », ou l’ataraxie mal comprise

Non: soit impeccable. J’eusse écrit 4 principes qui résument tout, c’eut été « que votre parole soit franche, accompagnée de rires chauds dans la voix, pétulante de vie et d’intérêt pour votre prochain et pour le monde », mais cela devait probablement être trop long.

On retrouve les classiques du genre, qui mènent à désigner de façon péremptoire – et sur la forme seule – des personnes « toxiques » et d’autres saines. A cette imbécile de CNV (communication non-violente). Ainsi probablement qu’à mourir d’un ulcère à l’estomac après une vie passionnante à jouer poliment au scrabble.

Bref il faut parler gentil pour créer un monde gentil.

Je vais émincer direct ce que j’en pense de bien: les mots ont un sens, je suis le premier à le clamer. Ce que l’on pense devient ce que l’on dit puis ce que l’on fait et inversement. Bien. Je vous sort ça en deux lignes et Miguel en 30 pages, mais soit. Le reste, maintenant.

« La parole est si puissante qu’un seul mot peut tuer des millions de personnes » – page 38 –

On parle évidemment de ce cher Adolf. Et en évacuant toutes les causes sociales, historiques, économiques, et j’en passe… Qui ont menées à la seconde guerre mondiale. Pratique, hein? Vous connaissez l’implicite, désormais: le Mal a œuvré et seule la parole a compté. Mais il y a mieux:

« Tiens la couleur de ton visage est celle des gens qui vont avoir un cancer » – page 39 – « s’il écoute cette parole et s’il est d’accord avec, il aura un cancer dans moins d’un an. telle est la puissance de la parole »

Ouep. La drogue, parlez en à votre médecin. Le cancer aussi, d’ailleurs. Lui vous filera plutôt un traitement adapté, eh, pas de panique, la plupart des cancers sont désormais bien soignés. Sauf qu’en vous « jetant un sort » – page 39 – tout ceci n’est que mascarade car quand votre médecin vous dit plus clairement « vous avez un cancer » c’est clairement qu’il veut vous tuer. Le fourbe.

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Ca? Oh, rien. Je teste la validité des thèses de Don Miguel Ruiz sur mes lecteurs. Mais non, pas vous. Vous n’êtes pas un lecteur vous. Vous êtes un être de lumière qui partage mon chemin en cet instant du cosmos, rien à voir, relax.

A ce stade il est grand temps de se demander si cette lecture est bien sérieuse? Les pages suivantes, qui se résument à de la flatterie commerciale (« quand on vous dit stupide n’y croyez pas vous êtes évidemment très malin petites fleurs soleils tartines de miel »), répondent à cette question. La réponse étant: « oh oui! enfin quelqu’un qui sait me flatter parler! », apparemment.

Le reste du chapitre s’applique à vous expliquer la méthode Coué pour les nuls et vous enseigner des distorsions de stoïcisme. Et là je ris. Cet accord, les 3 autres aussi, correspond aussi à un principe stoïcien et/ou bouddhiste (pas sa version disneyland occidentale: le vrai). A croire que dans le monde entier, chaque philosophie locale – qu’elle soit Toltèque ou autre – a déterminé de bons principes de vie depuis au moins 2000 ans. Et que ceux ci sont tellement justes qu’on les retrouve aussi dans la psychologie moderne. Seulement « juste » ne veut pas forcément dire « complet en soi ». Ces principes s’inscrivent dans un système, et sont des conseils, pas des cadres de loi. Les redécouvrir pour en faire de la soupe vendue sans mode d’emploi ni liste des contre-indications est dont au minimum tordu, au pire malhonnête.

« Quoi qu’il arrive, ne branlez rien »

Pardon. « N’en faites pas une affaire personnelle ». Encore une fois c’est GLOBALEMENT un bon conseil. Mais vous savez qui ne prend jamais rien personnellement? Les cailloux. Eux sont placides. « Mais eux ne sont pas vivants! » Ok, ok… Les légumes? Les comateux? Les ivre-morts et les camés en somnolence? Oui, eux aussi.

« Vous n’êtes aucunement responsable de ce que les autres font. Leurs actions dépendent d’eux mêmes. Chacun vit son propre rêve » – page 54 –

Les goulags sont ils donc si loin pour qu’un pékin sorti de nulle part puisse sortir ça avec sérieux? La liberté n’est pas une chose immanente, mais le fruit de luttes – sous toutes leurs formes – qui sont arrivées justement parce que les gens… Ont pris personnellement le fait d’être asservis, par exemple. Rah, les imbéciles! Au moins en Inde ça fonctionne encore et si l’on est intouchable il faut le prendre avec le sourire. Ne pas en faire une affaire personnelle.

  • Un point clé: l’auteur attaque beaucoup les religions moralistes d’avant – chez lui surtout le catholicisme, donc -. On peut même dire que pour avoir le bulbe fertile à ses accords, mieux vaut être déjà dans le business et s’être choisi une marque ou l’autre de Dieu au supermarché des croyances. Vous savez quoi? Quand Nietzsche a dit « Dieu est mort » il avait raison. Quand Malraux a dit « le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas » il avait raison aussi. Pourquoi, demandez-vous. Parce qu’à la religion-type paternaliste (et donc pas jouasse, vengeresse, et castratrice, mwahahaha) a succédé – vu que Papa est mort – un vide. Dans lequel vous êtes devenu vous même Dieu. Dans la religion de Don Miguel et les autres fêlés, mais aussi dans l’idéologie néolibérale par exemple, vous êtes votre propre Dieu, qui doit être parfait en tout, tout narcissique, tout joli et fort et intelligent, et ouh à ne surtout pas critiquer et les gens qui (vous) critiquent cémal. Un Dieu personnel qui bien entendu ne vas pas se punir lui même, hein? Les limites, la morale, les règles, la société, tout ça aussi cémal-et-depuis-je-ne-vote-même-plus.

Et paf à l’enfant-roi né de ce changement succède l’adulescent-Dieu, aboutissement du grand délire.

Peut être que l’expliquer comme ça marchera? Qui sait. Si vous touchez à ces délires, posez vous la question avant de prendre la mouche (de prendre… personnellement?) parce que j’ai dit « délire ». Bref, ça a été l’objet d’autres billets ici et le sera à nouveau. revenons à nos toltèques.

"oui mais ma star préférée l'a dit ausssiiiiiiiiiiii wooohoou". Chouette.

« oui mais ma star préférée l’a dit ausssiiiiiiiiiiii wooohoou ». Chouette. D’ailleurs en l’occurence Jack Nicholson n’est pas précisément un excellent exemple de sagesse.

Bref bref. Second accord, donc, nier absolument le fait que les jugements des autres nous constituent et servent de moteur à bien des choses. Qu’est ce que cela a de mal? Si Jennifer/Roberto ne craquait pas pour les musicos, auriez vous été aussi appliqué à la guitare à 14 ans? Si je me ballade nu dans la ville avec comme seul vêtement un étui pénien en hamster vivant véritable (HVV, certifié bio), le jugement des gens ne compte pas?

« si il compte mais fôpa en faire une affaire personnelle! Tu as mal compris le petit monsieur mexicain ». Ah donc l’évolution nous aurait doté de toute une batterie de moyens de reconnaitre et émettre des jugements, de les traiter, de les garder en mémoire, comme ça pour se marrer? Tiens.

C’est comme, par exemple, la rage. La rage ne sert à rien et ne peu pas constituer un moteur sain pour (soyons fou) se surpasser, se sortir d’une déprime, etc. La rage est un raté de l’évolution aussi, faut croire. d’ailleurs tout ce concept d’évolution hein au final… Et surtout cessez d’essayer de vous comporter en adulte autonome et reprenez une louche de conseils bidons achetés au rayon « développement personnel » de la multinationale du livre la plus proche.

Mais j’oubliais. Quand je tape un neutre « jugement des autres » sur l’ami google, je tombe sur des pages entières de coaching. Simple coïncidence, je suppose. Si vous aimez bien les coachs, tiens, cliquez ici. Merci.

« Et penser tout court, ça ne sert à rien non plus »

Arhm pardon, c’est « ne faites pas de suppositions ». Je lis cette phrase je suppose déjà une vanne impliquant des suppositoires, esprit malade que je suis.

Perso je dirai « faites les suppositions que vous voulez de toute façon le cerveau humain passe son temps à ça« . Simplement pensez à communiquer derrière. Si vous supposez qu’untel vous snobe parce qu’il ne vous regarde pas et ne vous a pas dit bonjour, suffirait peut être de lui parler pour comprendre en 2-2 que c’est de l’anxiété sociale et pas l’inverse.

Plutôt que de cesser de base de penser (bon courage. Je ne vois que la pendaison ou le Bain-Claude-François pour y parvenir efficacement).

Et maintenant l’inverse, ce qu’autrui présuppose de vous:

« Si vous ne m’aimez pas comme je suis alors au revoir, trouvez quelqu’un d’autre » – page 70 –

Bravo. Outre expliquer le niveau spectaculaire des divorces et la fragilisation de l’amitié en milieu moderne, ce beau morceau de nawak fera de vous une personne seule, narcissique, et chiante. Pourquoi? Parce que c’est nier l’expression de rapports de force sains et normaux. Pourtant encore une fois le principe est sympa. Et encore une fois je vais sortir ce qui devient un gimmick: « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».

Pour prendre une image, il fut un temps où l’on tentait de réparer les objets cassés, avant de les jeter. Ici ça se nomme pouvoir communiquer de tout avec franchise. Si en effet cela n’est pas possible, alors oui autant appliquer cette phrase. Mais ça n’exonérè pas d’essayer.

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Le prochain stade des « images à phrases coucouille dessus »

Faites toujours de votre mieux

Celui ci je n’y ai pas salopé le titre. Non je ne fatigue pas, voyons. C’est juste qu’il n’y a pas grand chose à y redire qui n’ai déjà été dit plus haut, surtout sur la forme. Sauf ça, niveau fond du propos:

« Faites toujours de votre mieux. Ni plus, ni moins » – page 75 –

C’est pas avec ça qu’on aurait inventé le feu, encore moins l’étuis à banane en plastique rouge. Ne pas se taper dessus en se lamentant qu’on aurait du faire mieux c’est chouette. Mais le reste du temps, autant essayer de se surpasser. Ça donne du sel à la vie, non?

Encore une fois je reviens à mon point sur le stoïcisme, bouddhisme, et all. Nul besoin de peinturlurer des « rêve de la planète » et dieux Paztèques pour expliquer ce qui devrait vraiment relever de la banalité: faites quelque chose plutôt que rien. Toujours. La vie consiste à ça, et passe son temps à faire ça depuis 3 milliards d’années. On est programmé à cela depuis tout ce temps, et c’est comme ça qu’on se sent bien.

La fin du chapitre se consacre à des élucubrations mystiques incluant « eh Dieu! Je t’aime » (textuellement) ou autres trucs sur « devenir un guerrier ». Voilà voilà.

« Devenez enfin un gros nazi », où l’on achève le safari

« Briser les vieux accords ». Voyons voir ça.

« La véritable liberté est de pouvoir être libre d’être qui nous sommes vraiment » – page 89 –

Alors là observez, je répond machinalement et d’une seule main: et si on est un dangereux psychopathe pédophile fan de Michel Sardou? Là aussi il faut être free d’assumer ce qu’on est? Voilà ce qui arrive quand on présuppose la Nature comme bonne, Don Miguel.

« Si on regarde un enfant de deux ou trois ans, on voit un humain libre » – page 89 –

Tu dois parler de ces versions pas finies d’homo sapiens, celles qui ne sachant pas encore ce qu’est la mort n’hésitent pas à la souhaiter aux autres ou provoquer le mal en riant, dépourvues de code moral qu’elles sont? Chouette. Bis répétita, présupposer (ohohohoh, l’auteur présuppose) que la Nature est bonne et la culture mauvaise mène à de pathétiques erreurs de jugement.

Un enfant de cet âge n’est ni libre ni asservi, ni bon ni mauvais, il est Naturel. Au delà du bien et du mal. Ainsi on ne peut lui en vouloir d’être con. Et s’il passe ce stade de son développement ex-utero, c’est précisément pour qu’on puisse lui apprendre des trucs et terminer de le former. Ce que tu nommes « domestiquer », Miguel.

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Parfois le sujet adulte vas jusqu’à s’inventer un double joué par Brad Pitt pour continuer ce taff. Dans un film qui, tiens, bien que parfois bourré de merde aussi, a au moins le mérite de prendre les choses dans le bon sens: « vous n’êtes pas un flocon de neige unique, vous êtes fait de la même matière pourrissante que n’importe qui d’autre ».

Bon ensuite un petit « chacun a sa propre vérité » et là je suis las d’expliquer pourquoi c’est une pensée grotesque, par définition même.

Et on termine par une sorte d’acceptation voilée de l’absurde, « embrasser l’ange de la Mort » (page 106), qui est déjà un pas timide dans la bonne direction.

A savoir fermer ce satané bouquin.

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Oh merde il reste encore 10 pages de prières. Oui, de prières concoctées par l’auteur.

Sauvez moi de toute cette bonté pitié, ça me brûle pareil que l’ail les crucifix et les lieux de culte. Allez savoir pourquoi.

« C’est compliqué »

L’ingéniosité humaine a créé un monde que l’esprit ne peut plus maîtriser. Avons-nous finalement atteint notre limite?

…Se demande Samuel Arbesman, l’entre autre auteur de The Half Life of Facts (2012) dont je vous traduit ici, à ma manière, un essai. A ma manière, parce que mon gars la limite de l’humanité on l’a touché à l’invention de l’étui à banane, si je puis me permettre. La limite basse.

La limite haute fût certainement atteinte il y a plus de 10000 ans, du temps où l’Homme travaillait pour vivre et pas l’inverse.

Malgré l’immensité du ciel, les avions s’encastrent parfois les uns dans les autres en faisant des confettis de vies humaines. C’est beau. Mais pas selon le Traffic Alert and Collision Avoidance Systeme (TCAS), développé pour alerter les pilotes des dangers éventuels et leur assigner des stratégies de réponse complexes.

En fait, cet ensemble de réponses – construit depuis des décennies – est devenu si complexe que peut être seuls 4 individus au monde – dont un mort et un génie du mal – peuvent parvenir à le comprendre. Quand un nouveau TCAS est conçu, les humains sont mis de côté et la simulation informatique s’y colle. Dès lors que les simulations fonctionnent, un ponte quelconque tamponne le dossier et c’est parti.

Alors que le soucis d’éviter des collisions est déja complexe en lui même, le système construit en réponse l’est devenu encore plus. En fait trop complexe pour que nous puissions le comprendre: les experts sont régulièrement surpris par son comportement.

Inversement, le TCAS est parfois surpris des conneries qu'on met en vol

Inversement, le TCAS est parfois surpris des conneries qu’on met en vol

Cette complexité croissante est un phénomène large dans le monde moderne. Depuis des siècle l’Homme a conçu des systèmes de plus en plus poussés – de votre cafetière à la législation bancaire internationale en passant par les plans de l’étui à bananes -. La technologie continue sa course à la complexité mais avec elle viennent des effets imprévus, et parfois, prosaïquement, du gros bordel. Il faut alors reconnaitre que certains systèmes sont devenus trop complexes pour être compris.

Et il faudrait prendre le temps de s’arrêter pour réaliser que cela pose problème.

Premiers symptomes

Un des premiers signes de la technologie compliquant la vie humaine fût l’avènement du chemin de fer, qui nécessita la création de fuseaux horaires pour coordonner les trains sur tout un continent. Et le royaume des transports n’a fait que devenir plus embrouillé depuis: les automobiles sont passées de « tas de ferraille qui roule » à « ordinateur semi-automatisé sur roue ». Le nombre de pièces individuelles composant un véhicule a augmenté de façon exponentielle.

Bref, le scénario catastrophe n’est pas Terminator – avec Skynet déclarant la guerre à l’humanité – mais un système si complexe et convoluté que les bugs les plus improbables peuvent arriver n’importe quand.

"Pour d'obscures raisons, le Programme de Gestion Assistée de l'Economie vient de rendre la méchanceté payante - la connerie perd 3 point à la bourse de Hong Kong-"

« Pour d’obscures raisons, le Programme de Gestion Assistée de l’économie vient de rendre la méchanceté payante – la connerie perd 3 point à la bourse de Hong Kong-« 

Nous voyons d’ores et déjà la situation vers laquelle nous allons: un monde où des écosystèmes technologiques quasi autonomes opèrent en dehors de notre connaissance et notre compréhension. En finance, par exemple, il existe

« une écologie des machines au delà du temps de réponse humain »

les stocks sont échangés à la vitesse de la lumière, et des cracks boursiers terribles existent pendant quelques millisecondes. La bourse, essentiellement: des machines qui communiquent via des algorithmes entre elles, et des humains qui regardent. Autant vous dire (pour ceux qui sont trop jeunes pour connaitre les emprunts russes, et trop rustres pour avoir cru à Eurotunnel) qu’investir en bourse quand on est un citoyen moyen, c’est définitivement fini: vous n’êtes qu’une variable d’ajustement où tous les perdants ont tenté leur chance, et seuls les plus gros ont le poids critique pour tenir.

Au minimum, soyez pas con: investissez dans l’économie réelle, là vous avez encore une chance. Mais le marché des devises etc… Comment dire? Ne croyez pas les gens qui vous font passer des vessies pour des lanternes et mettez vous plutôt au Poker, c’est moins risqué.

Où l’Homme pense le monde

Auparavant il était normal de se dire qu’il existait des connaissances inatteignables. Dans The Guide for The Perplexed l’érudit médieval Moïses Maimonides insistait que « l’intellect humain a une limite où il s’arrête » et énumérait des concepts qu’il pensait que nous ne comprendrions jamais, tel que « le nombre d’étoiles dans les cieux »,  « si ce nombre est pair », et « qu’est ce qu’on mange ce soir? ». Bref, les voies de Dieu sont impénétrables, and stuff.

Sauf les Aztèques. Les Aztèques, eux, Savaient. Grace à des techniques stylées de communication avec leurs dieux

Sauf les Aztèques. Les Aztèques, eux, Savaient. Grace à des techniques stylées de communication avec leurs dieux. Et ce soir c’est rôti de cœur encore battant pour Quetzalcoatl.

Puis vint la révolution scientifique.

Et le nombre exact d’objets visibles dans le ciel nocturne à l’oeil nu est de 9110. BIM. Et c’est un nombre pair, Moïses.

Mais depuis les Lumières nous avançons à bon rythme vers un « enchevêtrement », terme trouvé par l’informaticien Danny Hillis. C’est à dire cette tendance globale vers un environnement technologique plus interconnecté et moins compréhensible. Hillis argue que nos machines sont désormais trop complexes pour être comprises. Que ce soit l’ensemble d’internet ou le corpus législatif, garder le tout dans la tête devient impossible: nous ne savons plus combien d’étoiles scintillent dans le ciel du système moderne.

Prenez Windows. Cette vieille carne bornée. Selon des ESTIMATIONS, le code source du système Windows s’est allongé exponentiellement jusqu’à ne plus être compréhensible par une personne seule. Et pour ceux qui s’en souviennent, le bug de l’an 2000? Ok il n’y a rien eu, mais le fait effrayant est que nous ne pouvions pas être sûrs qu’il ne se passerait rien au matin du premier Janvier 2000.

Rions un peu: pensez au code législatif. Quoi? Moi ça me fait rire, moi, un code civil. Pour ce qui est du corpus législatif américain, il comporte 22.000.000 mots et 80.000 liens de références entre eux. Et plus personne ne peut seul le comprendre.

En conséquence, si chaque nouvelle loi fait sens individuellement, prises ensemble elles forment un tout complexe et bloqué, interagissant de façon imprévisible.

Où les machine s’amusent

Et cette tendance s’accélère. La programmation évolutive permet désormais aux logiciels d’évoluer seuls vers une solution, laquelle peut s’avérer incompréhensible. Besoin d’une équation pour comprendre des données? La programmation évolutive peut vous le faire – seulement vous ne comprendrez rien à la réponse.

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C’est pas faute d’essayer de nous la donner, pourtant.

Il y a quelques années, une équipe de recherche scientifique tenta d’améliorer le design d’un circuit informatique. Ils créèrent une tâche simple que le circuit devait résoudre avant de tenter « d’évoluer » une solution. Un jour l’équipe détermina un circuit fructueux. Mais voici la partie intéressante: il y avait des parties du circuit déconnectées du circuit principal mais essentielles à sa fonction. Essentiellement, le programme évolutif avait tiré avantage de phénomènes physiques et électromagnétiques qu’aucun ingénieur n’aurai jamais envisagé utiliser dans ce cadre. D’après les conclusions des chercheurs:

« L’évolution fut capable d’exploiter ces comportements physiques, bien que la façon en soit difficile à analyser »

Aux échecs, où les machines peuvent battre l’Homme grâce à des stratégies que l’esprit humain ne peut parfois pas comprendre, ces phénomènes sont nommés « mouvements d’ordinateur ». Les mouvements qu’aucun humain ne ferait, qui sont laids ou incohérents mais obtiennent le résultat.

Ainsi que l’économiste Tyler Cowen l’a noté: ce type de mouvement peut sembler mauvais, mais il est très efficace.

« Que faire? », comme dirait Lénine

La première réponse est de juste laisser tomber. Comme un enfant pour qui tout, de la lampe à l’aspirateur, fonctionne par « magie ». Ceci peut sembler couard, mais que peut on penser d’autre si l’on ne peut plus comprendre nos propres créations?

On peut peut être adopter la même attitude qu’envers la météo. Nous ne pouvons pas contrôler le temps (quoi que les complotistes en disent) ni le comprendre dans tous ses détails, mais nous pouvons le prévoir relativement correctement et nous y adapter en conséquence. Comme il existe des modèles météorologiques, nous pourrions commencer à concevoir d’autres modèles pour nos systèmes technologiques. Jouer avec une simulation du système – tester ses limites et farfouiller avec ses paramètres – plutôt que de tenter de le comprendre complétement, pourrait être une voie puissante et une qualification à développer.

Il restera les tempêtes soudaines. Le monde redeviendra rigolo. "Ce matin IngénieurBot vient de détruire Cannes pour optimiser la gestion des champs d'éoliennes Suédois"

Il restera les tempêtes soudaines. Le monde redeviendra rigolo. « Ce matin IngenieurBot vient de détruire Cannes pour optimiser la gestion des champs d’éoliennes Suédois. Justice10.0.3 entame une enquête, n’ayez crainte humains »

Prenons SimCity. Avant ce jeu, peu de monde en dehors du royaume de l’urbanisme et de l’ingénierie civile avait une vision claire de la façon dont une ville fonctionne. Il faut devenir meilleur à « jouer » des simulations technologiques plus larges. Apprendre à appréhender les systèmes plutôt que chercher à les connaitre par coeur.

Cowen spécule à propos de ces futurs « interpréteurs »:

« Ils seront des traducteurs de la vérité sortant du réseau de machines… Au moins pour un temps, ils seront les seules personnes restantes à avoir une notion claire de ce qu’il se passe »

Et quand tout deviendra trop compliqué et que nous seront surpris par les réalisations de nos créations? A ce moment là il nous faudra redevenir humbles. Comme ceux qui, tel Maimonides, vivaient avant l’âge des Lumières, reconnaissant l’ignorance de l’Homme. Bien sûr, il nous restera toujours des choses à apprendre. Mais dans le même temps, il sera peut être le moment d’appréhender à nouveau nos limites.

« Les voies de la Machine sont impénétrables », diront-ils. Comme quoi quand Malraux éternuait que « le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas », peut être a t il vu juste d’une façon inattendue.

Enfin tout ça c’est si on ne vit pas déjà dans la matrice, hein.

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Cet article est une traduction de « Is technology making the world indecipherable? » – de Samuel Arbesman, trouvable en langue originale sur ce site d’une extrême qualité.

Full Schutztruppe Safari

Nous sommes en 1900 après J-C. Toute l’Afrique est occupée. Toute? Oui, toute. Vous croyez quoi. C’est plein à craquer d’hippopotames, de lions, de welwitschia miserabilis très laides, de géographes en goguette et accessoirement d’indigènes.

Ecce homo, donc: Paul von Lettow-Vorbeck, petit neveu par alliance de la tante de son oncle grand-maternel avec Otto von Bismarck, le héros unificateur qui bouta les français hors d’Elsass en 1870 – pardon, je m’excuse, je cause de ce côté ci du Rhin – du boucher immonde qui viola le territoire français sans même offrir des fleurs avant.

Paulo est en vacances. Après la Chine où il racla une révolte de niakoués puis la Namibie où il écrasa un soulèvement de nègres, le voici en Afrique Orientale Allemande sans rien à tuer sinon des éléphants. L’homme déprime.

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Le Club Med n’existait pas encore. La seule G.O. que vous pouviez choper en vacance sous les tropiques, c’est la gérodermie ostéodysplastique. Ou le paludisme. Ou un coup de lance dans la tronche. Bref, c’était chiant comme tout.

*squouik* « Putain les gars, qui a encore marché sur la Serbie? »

Blablarchiduc, blabla Serbie guerre, Russie guerre, Allema- « AH. Bah voila, encore un coup des Allemands! » s’écrie le monde libre sans se douter une seconde du coup rigolo qui les attendra en 39, et sera cette fois vraiment la faute aux Allemands (ils ont un sens de l’humour très personnel). C’est la guerre. Tout le monde se chie dessus, les ventes de désodorisants explosent avant même le premier obus.

Paul von Lettow-Vorbeck dirige 200 humains et quelques singes en plus, tous armés de leur anatomie et d’un couteau pour deux à peu près. Les politiciens de toutes les colonies locales, politiciens qu’ils sont, ont arrangé des accords secrets pour ne pas se taper dessus. Simple nécessité. Quand il n’y a pas un blanc éduqué à 1000km de brousse à la ronde, 1) on apprend des langues étrangères, 2) on ne va pas aller tuer le seul autre joueur de bridge potable au sud du Congo, tout Belge qu’il soit.

Ainsi donc, le commandement Allemand se contrefout d’un front lointain et le gouvernement local ne compte rien faire de sanglant. Or, Paulo se fait chier, Paulo est ambitieux. Son plan? Emmerder par tous les moyens toute l’Afrique de l’Est pour « fixer » le plus de troupes alliées sur un front lointain, ce sera ça de moins à devoir mitrailler dans la Somme:

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« c’est gentil, petit, mais- » « aaaah je passe sous un palétuvier ça va couper! » *biiip biiip biiip* « je vous entend faire biiip biiip biiip, dummkopf »

A l’est, rien de nouveau

Pour comprendre ces 4 années de guerre, il faut se représenter quelques instants un mélange entre le sergent Hartman de Full metal jacket…

« Je suis vache mais je suis réglo. Aucun sectarisme racial ici. Je n’ai rien contre les négros, singes, sous-hommes, ou métèques. Ici vous n’êtes tous que des vrais connards »

…et Indiana Jones. Pour le côté « courir le plus vite possible devant une boule de roche de plusieurs tonnes en essayant de ne pas se faire rattraper ».

Malgré un manque hilarant d’hommes, de vivres, de munitions, Paulo Hartman va embrigader et entrainer tous les locaux aptes à la marche à pied, voler ce qu’il peut, et récupérer les munitions des troupes Indiennes envoyées par les Britanniques. Car, oui, l’Empire Britannique est tombé droit dans le panneau, a rameuté des milliers d’indo-pakistanais mal entrainés et encore nauséeux de la traversée de l’océan qui porte leur nom, s’est donc pris une terrible fessée en laissant trainer du matériel, c’est la bataille du Tanga (ne riez pas, mon dieu. C’est comme Bikini, ça, UNE FOIS on en fait un sous-vêtement et ensuite plus moyen d’être géographiquement sérieux).

Suite à cela, Paul von Lettow-Vorbeck va se muer en chef de guerre africain, parlant la langue de ses hommes, et engageant une guérilla de jungle. C’est la partie Indiana Jones. Il est passé par ici, il détruira des rails par là, tirlalidada… Je vous passe les détails trépidants, vous les avez ici. Le mec est brillant, crame tout, dégotte des hommes quand il en perd, remporte des marathons. Car la situation est tellement affolante qu’il faut bien plutôt parler de course à pied que de batailles réelles. Paulo emmerde les anglais, les belges, les portuguais, Paulo se ballade en trimballant des pièces d’artillerie volées en pleine jungle. Je ne sais pas si vous avez déjà eu le plaisir de porter une machine à laver sur des kilomètres et sous 99% d’humidité dans l’air, moi non, mais ça doit être rigolo et donner 1/4 d’idée de ce dont il est question ici.

Comme l'indique ce document rare, la campagne à priori erratique et désordonnée des troupes de von Lettow-Vorbeck à travers l'Afrique dénotait en réaloté d'une stratégie globale et lisible

Comme l’indique ce document rare, la campagne à priori erratique et désordonnée des troupes de von Lettow-Vorbeck à travers l’Afrique dénotait en réalité d’une stratégie globale et lisible

Il avait contre lui non seulement les Britanniques mais aussi les Sud-Africains, les Portugais et les Belges; il s’est battu dans des marécages n’apparaissant sur aucune carte. Et un beau jour, prenant divinement d’assaut la localité de Kasama en Rhodésie (je sais, vous situez encore moins si j’ajoute « Rhodésie »), son ennemi de 4 ans Jan Smuts (#TeamSouthAfrica #TeamBritishEmpire, là, ça devrait mieux situer comme ça) l’invite à prendre le thé. En l’espèce: « La guerre est finie, gros, et ah ouais ton Kaiser t’a décoré d’un genre de truc y a deux ans. Dis voir, on se fait un bridge? ».

C’est ainsi que Paulo rentra tout content dans son pays vaincu, et que son pays vaincu fut tout content d’avoir un allemand invaincu sous la main. Une gloire inouïe attendais notre ami. Genre partir vivre dans une station thermale au pied des Alpes Bavaroises, le truc dément au possible: la gloire façon grande époque, la vraie. Snoop Dog peut rhabiller ses joints face à ça.

Hitler où l’inévitable parti(e) nazi

Désolé mais le gars est Allemand. Autant pour un papou « France » égal « Tour Eiffel » [qualité du signal variable selon le dialecte et l’accent, référez vous au service client pour tout soucis de parabole: Dieu, Le Très Haut, BP 00001 – Boulogne Billancourt] ouais bref autant pour un Inuit « Allemagne » égal « Hitler ».

Ne soyez pas jaloux. Une occasion pareille ne se présente qu’une fois par siècle, et le précédent c’est nous qui avons eu Napoléon pour rigoler avec. Il faut savoir partager.

Je note juste au passage que les fous furieux nationalistes sanguinaires viennent spécifiquement du Sud-Est de leur nation, d’une région considérée comme nationale mais qui elle même se revendique indépendante (Corse pour Bonaparte, Autriche pour Hitler). Donc 1) en suivant ce raisonnement délirant dois-je considérer Jésus comme un équivalent aux deux autres loustics? 2) y aura-t-il un complotiste dans la salle pour refuser de comprendre que voir des parallèles partout est un raisonnement délirant, et me pondre gratuitement une théorie là dessus?

Mais revenons-en au Monstre.

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Tout le monde n’a pas la chance d’insulter Hitler du vivant de Hitler. Encore moins directement.

Je sacrifie le mythe rigolo au profit du professionnalisme – contrairement à d’autres qui vous dressent des portraits façon Disney, perso je suis honnête avec mon public: a part avoir envoyé à plusieurs reprises Hitler se faire voir, PvLV a d’abord été lourdement à droite toute sa vie, jusqu’à diriger des corps francs face aux insurrections ouvrières des années 20 de façon jugée « vigoureuse » par l’armée régulière. Il a participé à un coup d’État raté contre la république de Weimar à la même époque (comme Hilter). Ah ouais il a aussi été marchand de vin en gros.

Paulo a tapé sa taule mais tout de même fini député en 1929 dans l’ancêtre du NSDAP (#TeamHitler). C’est à ce moment que le célèbre moustachu à moustache etroite (pas Chaplin, l’autre) lui avait proposé d’intégrer tout naturellement le parti nazi. Après de secs refus, il a fini fonctionnaire au ministère de la guerre, comme compromis. Passer de « copinou » à « traitre à la nation » est si vite arrivé, à cette époque: il a sauvé son cul le plus diplomatiquement possible.

Je tape beaucoup sur Paulo mais reconnaissons lui cette classe: jamais il n’a été raciste. La thèse la plus vraisemblable est plutôt que de son point de vue un noir était un pauvre pas plus puant qu’un autre.

Vie et Mort

Sachez-le: un général allemand (de pure forme) en 1945, ça finit jardinier. PvLV ne touchait pas même une pension de retraite; et d’autre part, ses voisins étaient subitement moins chauds à l’acclamer, en 1945.

1945 c’est un peu comme une gröss cuite sur une soirée mémorable: ça pue, le mobilier est cassé, et un général du IIIème Reich dort dans votre baignoire.

Paulo repartit en voyage en Afrique, histoire d’écrire des bouquins. Et c’est un certain… Jan Smut qui organisa une collecte chez les officiers de l’Empire Britannique pour offrir une retraite à son partenaire de jeu préféré. L’ex-colonel fût superbement accueilli par la population du Tanganika, à la stupéfaction des journaux français. Damn ce paragraphe ferait tellement plaisir à Dieudonné.

Le bestiot s’éteignit en 1964 et – préparez l’instant émotion – des Askaris de ses troupes firent le déplacement jusqu’en Allemagne pour rendre un dernier hommage à leur (alors) colonel.

Snif. Indeed.

Snif. Indeed.

Abschluss

Quel rigolo personnage, quelle joyeuse époque le temps jadis, pas vrai?

Je conclurai simplement sur ceci: entre 200 et 400 000 morts locaux. Une économie locale ruinée. Tout ceci en conséquence directe du refus de Lettow-Vorbeck de savoir admettre une défaite stratégique (bien qu’il ait remporté tous les engagements tactiques) et au refus Britannique d’abandonner les frais dans cette désastreuse poursuite.

Bref, au refus de gosses de riches nommés colonels – ou autre grade qui fait bien aux soirées chez le gouverneur – de comprendre que la guerre n’est pas juste une sorte de jeu où l’on boit cordialement le thé entre officiers ennemis – mais du même milieu -, sur les corps sanglants de milliers d’indigènes.

D’ailleurs, si au delà de cette campagne qui n’avait pas lieu d’être, tous les trou-du-culs d’Europe avaient bien voulus éviter pour la même raison d’entamer la première guerre mondiale, ça aurait fait des vacances aux peuples locaux.

Parce qu’aux yeux de ces grands tarés médaillés, que vous soyez paysan du Berry ou Bwana de Tanzanie, vous êtes surtout de la chair à canon; les plus malins d’entre eux – dont Paulo – le reconnaissaient très bien: les confettis à mitrailleuse, ça n’a pas de couleur ou de race. Et ça s’envoie faire exécuter pareil si ça refuse de jouer. Ou de mourir exploité, en temps de paix.

A cette époque où les communistes (ouh les vilains) propageaient jusque dans les tranchées l’effroyable idée que les soldats de tous les camps, qui n’avaient aucune raison valable de se taper dessus entre paysans et ouvriers, puissent juste simplement se serrer la main et s’unir pour foutre leurs baïonettes au cul des oppresseurs.

Mais les schtroumphs à sang bleu empalés sur des cuillères en argent, de toutes époques et toutes langues, vous le diront (ou plutôt vous le fileront à lire dans leurs journaux, on ne va quand même pas vous causer en face) : les communistes, féministes, antiracistes, athées, et autres composants de la #TeamHumanisme ne sont décidément pas des gens joueurs. Ils ne sont pas gentleman, ni fair-play. Pour tout dire ils sont rabat-joie et se plaignent inexplicablement d’un monde qui est pourtant assurément charmant et juste, vu depuis le courts de tennis . Quel manque horripilant d’éducation de leur part, très cher.

Ce monde ci

Ce monde ci

Alors filons la version angélique de Paulo – oserais-je dire la version Paris Match ft. Stéphane Bern -. « Paulo aime les indigènes, Paulo emmerde Hitler, Paulo à la plage qui joue de la flûte… » Moi je vous file la mienne. Que je prétend plus objective et sourcée. Parce que rien n’interdit de le dire: Paul von Lettow-Vorbeck portait minimum ses couilles dans une brouette, ce héros. C’est un personnage extraordinaire. ET comme tout un chacun un personnage nuancé, tout autant fruit qu’acteur de son époque.

Ben ouais ça vous casse une conclusion. J’sais.

Comme disait Nietzsche (ça faisais longtemps) :

L’art nous est donné pour nous empêcher de mourir de la vérité

Et comme dirait Paulo, quand on tombe sous un barrage d’artillerie en pleine jungle l’art empêchera pas de mourir de cette vérité.

#Lol

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L’Art de faire taire les cons, où comment finir détesté de tous (1 à 12 / 36)

Le sujet du jour – malin que vous êtes, vous l’avez déjà deviné – est donc l’éristique.

Non, je déconne, bien évidemment. Aujourd’hui on va apprendre à faire fermer leur gueule aux cons. Ah, là j’vous sent accroché! Pourtant c’est exactement cela, l’éristique. « L’art de la dispute et du débat », et pour les mieux pourvus par la nature: l’art d’avoir toujours raison. Cet article s’appuie donc tout bonnement sur « La dialectique Eristique » d’Arthur Schopenhauer, ouvrage dont la maison d’édition a eu le délicat bon sens de traduire le titre en français, à savoir « L’Art d’avoir toujours raison« . Et de finir détesté de tous, donc, visiblement, comme ce cher Schopenhauer mort d’aigreur et de pessimisme en léguant toute sa fortune à son caniche Atma.

"Le monde n'est que volonté et représentation où l'homme est destiné à souffrir, s'ennuyer et mourir" - Arthur Schopenhauer

« Le monde n’est que volonté et représentation où l’homme est destiné à souffrir, s’ennuyer et mourir » – Arthur Schopenhauer

Je ne résiste pas à la perspective d’égayer votre journée, si ce n’est votre existence, en citant ces autres mots du monstre en question. Si c’est vraiment trop dur, relisez les en prenant la voix la plus débonnaire de François Hollande ou de Cyril Hanouna, ça devrait mieux passer.

« La vie est le processus constant de mourir »

Enfin bref. Mon objectif ici n’est pas de faire parler les morts – même avec une voix rigolote – surtout pour ne sélectionner qu’une vision tronquée de leur pensée afin de faire rire.

Non. Le but ici, c’est de devenir une machine de guerre du débat, un enculeur olympique de mouches, de faire baver de rage les trolls, et enfin – ENFIN –  prendre le dessus quand vous argumentez avec (belle-)maman. On va me dire: c’est de la manipulation. Oui. Et comme le souligne astucieusement Schopinou, dans le camp de Machiavel et en opposition par rapport à ses inspirateurs Platon ou Aristote: « Ranafoutre« . Non mais eh, si vous avez des cas de conscience dans le genre pacifisme allez vous occuper par là au lieu de poser des questions et jouer l’irréprochable.

également la réaction classique de soulagement des gens du bon côté du débat - le mien, donc - quand je débarque et applique les astuces de Schopinou. Si Si.

également la réaction classique de soulagement des gens du bon côté du débat – le mien, donc – quand je débarque et applique les astuces de Schopinou. Si Si. Ou bien la rage du troll qui m’a pris pour un pote avant de comprendre trop tard que non?

La fin justifie les moyens. Si vous êtes altruiste, ces méthodes vous serviront aussi à faire pleurer les complotistes, remettre les extrémistes à leur place, enrayer le vote FN et autres noblesses d’utilité publique. Si vous êtes quelqu’un de bien, au contraire, utilisez utilement vos nouvelles connaissances pour auto-justifier n’importe quel délire possible et devenir gourou, éditorialiste, ou chef de parti à l’assemblée. Dernier point, et là je m’adresse à mes congénères mâles: ne faites jamais ça en couple, malheureux. Les femmes intègrent « L’Art d’avoir raison » en moyenne au stade de fœtus, quelque part entre la perte de l’appendice reptilien et le développement des oreilles. Soyez pas kamikaze. Non, en couple, appliquez plutôt Sun Tzu.

Cette page entame sur les points 1 à 19 sur 38 de « La Dialectique Éristique » d’Arthur Schopenhauer.

1.L’Exageration

« Étirer l’affirmation de l’adversaire au-delà de ses limites naturelles, l’interpréter de la façon la plus générale possible. Ceci est particulièrement aisé avec des gens qui font des assertions généralisantes. »

Pas dur. Si x critique un chinois, traitez le de raciste. C’est évidemment bien plus simple s’il traite de base tous les chinois de fourbes.

Il est surtout intéressant de savoir comment CONTRER ce stratagème, vu qu’il arrive souvent le premier chez l’adversaire. Typiquement, si vous avez envie de répondre « non mais eh, me fais pas dire ce que je n’ai pas dit » c’est qu’on vient de vous faire le coup. Pour éviter cela il faut établir un punctus (le point débattu) clair. Schopinou prend un exemple avec la ligue Hanséatique. On est plus au temps de Napoléon, gros.

Bon. Exemple vulgarisé:

« Tous les rappeurs de style West Coast sont des êtres exceptionnels »

« Excusez moi cher ami, mais accordons nous à dire que Doc Gyneco est un sinistre alvéopyge. »

« Bien évidemment. Seulement, n’étant pas né en Californie, Doc Gyneco n’est pas à proprement parler un rappeur West Coast. »

Normalement ça passe. Alors que vous êtes en tort. Pour avoir raison il aurait fallu supprimer une approximation du punctus, (ici: « de style West Coast »)

Ou bien répondre "J'ai parlé des villes Hanséatiques allemandes, buse. Danzig était une ville Hanséatique polonaise!" histoire de perdre l'interlocuteur

Ou bien répondre « J’ai parlé des villes Hanséatiques allemandes, triple buse. Danzig était une ville Hanséatique polonaise. » histoire de perdre l’interlocuteur

2. Jouer sur les mots

Utiliser l’homonymie pour étendre artificiellement une affirmation et pouvoir la réfuter facilement. Si vous avez suivi le point 1, plus une affirmation est large plus elle est complexe à défendre. Tentez de défendre en bloc « le féminisme c’est génial » ou « le féminisme est un tissu de calembredaines » pour voir.

« Je suis contre le terrorisme! »

« Ah? Dans ce cas pourquoi as tu un drapeau bleu-blanc-rouge sur Facebook? La France et la coalition « démocratique » font aussi exploser des bombes en Syrie »

Là, l’interlocuteur a joué sur le mot terrorisme, pour arguer que vous êtes un hypocrite. La parade est de le renvoyer à la définition: « Le terrorisme est l’emploi de la terreur à des fins politiques, religieuses, idéologiques ou crapuleuses ». Ce qui exclut des opérations de guerre ciblées, dont le but opérationnel n’est pas de terroriser des innocents.

Que ceux qui ont fait semblant de lire Chomsky se rassurent: oui l’Occident a fait du terrorisme. Établir comme doctrine active de bombarder sciemment des civils à des fins de terreur, on est en plein dans la définition. Mais ce n’est pas le cas actuellement, pas depuis que le Viet Nam a démontré qu’un État démocratique ne pouvait plus être aussi ouvertement barbare sans risquer la guerre civile. Continuez à vous plaindre quand même, cependant, ça mange pas de pain et du chemin reste à faire.

Que ceux qui ont fait semblant de lire Chomsky se rassurent: oui l'occident a fait du terrorisme. Etablir comme doctrine de bombarder sciemment des civils à des fins de terreur, on est en plein dans la définition.

« Nous on terrorisais pas avec 3 pauvres kalach’, gamin. 120 morts!? Pfeuh. La journée habituelle d’un seul B-52 par temps de pluie. Un quart de B-52, avec du napalm »

Si vous vous faites la réflexion que j’ai moi même joué avec le mot féminisme un peu plus haut pour insinuer qu’on ne peut pas totalement le défendre, c’est que vous êtes à la fois observateur(trice) et un(e) énorme chieur/chieuse (et vivement le genre grammatical neutre damnit). Excellent état d’esprit, continuez comme ça.

Les autres, on vous met des images de navions ça y est vous êtes ailleurs. Ah bravo.

3. Généraliser

La limite avec le point n°1 est subtile, mais elle existe. Une question de logique mathématique différente. Genre, Aristote qui illustrait ça ainsi:

« Un Maure est noir, or ses dents sont blanches, il est donc à la fois noir et et pas noir »

Mind blown

Moi en tout cas c’est la réaction que j’ai eu quand j’ai appris ça.

Bref. Je vulgarise, moi, donc on passe. Si vous voulez la version intégrale « L’Art d’Avoir Toujours Raison » est dans le domaine public. Ce sera simplement bien plus orchidoclaste à lire et à retenir. Na.

4. Cacher son jeu

« Quand on veut arriver à une conclusion, il ne faut pas la laisser prévoir mais obtenir discrètement qu’on en admette les prémisses en disséminant celles-ci au cours de la conversation. »

L’avantage principal étant que l’adversaire ne se rend compte que trop tard qu’il vient d’accepter votre point de vue. Pour corser le jeu, vous pouvez placer les prémisses dans le désordre ou en ajouter qui n’ont rien à voir. Typiquement, les prémisses sont placées sous formes de questions « de bon sens » auxquelles la réponse est apparemment simple, l’idéal etant de vous faire répondre avant que vous ne preniez le temps d’y réfléchir.

Cette tactique est un grand classique de l’extrême droite. Qui veut (au mieux) vous faire accepter un Etat-policier non-démocratique. Et a déjà rôdé ses tactiques, basées sur votre bon sens, oui, vous!

« Vous etes pour la sécurité des enfants n’est ce pas? »

« oui, toujours »

« Si des civils, policier en RTT, ou autres, avaient été armés dans Paris le soir des attentats, les terroristes auraient été chopés, hein? »

« euh c’est plus compliq… –

« Nous sommes en crise ce n’est plus le temps de la réflexion! »

« Oui! »

« Les élites sont corrompues »

« Putain ouais »

« Le pouvoir doit être fort, face aux crises. Vous reprenez donc une bière gratuite? »

« Ouais, bien entendu »

« Vous êtes pour la surveillance de masse? »

« Bah j’ai rien à me reprocher »

« [2018] La crise est grave et nous sommes en guerre contre le monde musulman, nos enfants sont en danger, or la démocratie est lente et corrompue et il faut un leader fort et un cout du travail réduit pour des bières gratuites, vous l’avez dit tout ça, nous on vous a écouté… Alors, Êtes vous pour accorder plus de pouvoirs à notre présidente, Mme Marine Le Pen? Ou bien vous préférez plutot une lâche girouette sans couilles qui renie ce qu’elle a dit? »

Bravo. Ajoutez à ça un des biais vus ici, à savoir la réticence cognitive à changer de chemin une fois qu’on a commencé à le suivre, et vous vous êtes fait avoir.

Pour ne pas parler que de fascistes blonds, on peut aussi noter que cette tactique est très utilisée en marketing promotionnel.

"Si j'aime les Bikinis? Qui n'aime pas sérieux. Le Mexique? Ouais. Les films? Bah c'est bien les fi... " Damn. Qu'est ce que je fous devant cette daube? Que s'est il passé?

« Si j’aime les Bikinis? Qui n’aime pas, sérieux. Le Mexique? Ouais. Les films d’auteurs indépendants? Bah les scénarios sont mieux « 
…Damn. Qu’est ce que je fous devant cette daube? Que s’est il passé?

5. Les faux arguments de l’adversaire

« Le vrai peut résulter de fausses prémisses, alors que le faux ne peut jamais découler de vraies prémisses. C’est ainsi que l’on peut réfuter des propositions fausses de l’adversaire au moyen d’autres propositions fausses qu’il considère comme vraies; car c’est à lui que nous avons affaire et il faut utiliser son mode de pensée.

Ex. : Si notre interlocuteur est adepte d’une secte quelconque que nous n’approuvons pas, nous pouvons utiliser contre lui les préceptes de cette secte. »

Face à un interlocuteur irrationnel, c’est souvent le meilleur moyen si vous attaquez l’Everest plutôt par la face absurde. Si un complotiste quelconque vous soutiens que la Terre est creuse ou le 11 Septembre un coup des poules de Patagonie, acquiescez et ajoutez « de même, Los Angeles n’existe pas« . Lui croit sûrement bêtement, mouton qu’il est, que Los Angeles existe. Alors que ce n’est qu’un studio factice créé par l’armée américaine en 1942 pour cacher des usines, la preuve.

Bref, utiliser la pensée adverse contre l’adversaire, soit directement pour l’invalider (« Comment peut tu dire que tu tue pour Allah, alors qu’Il a prohibé de tuer!? ») soit indirectement, en étant encore plus con que lui (ici: en suivant jusqu’au bout le scepticisme irrationnel. Paris n’existe pas non plus. Ni vous même, au fait, vérifiez) pour qu’il se rende compte des failles béantes dans celle ci.

La pastèque non plus n'existe pas. Plus. Enfin bref. Au tour du chaton maintenant

La pastèque non plus n’existe pas. Plus. Enfin bref. Au tour du chaton maintenant

6. Affirmation péremptoire

Une pétition de principe. C’est à dire placer la conclusion défendue en prémisse.

« J’ai vécu une expérience paranormale donc je sais qu’elles existent »

Il aurait d’abord fallu définir ce que sont les phénomènes paranormaux, puis prouver que les expériences vécues en faisaient partie.

« Les recherches bactériologiques de l’Armée sont nécessaires, sinon comment pourrait-elle nous soigner en cas d’attaque militaire bactériologique ? »

Cette moisissure argumentative est un des joujoux préférés du libéralisme économique, dont le slogan même est « There is no alternative ». « Il faut payer la dette ». « Il faut flexibiliser le travail ». On pose d’abord la conclusion souhaitée comme si c’était un fait objectif, AVANT de lancer le débat.

La Bible a raison parce que c'est écrit dans la Bible, stupid

La Bible a raison parce que c’est écrit dans la Bible, stupid

7. Noyer le poisson

« Poser beaucoup de questions à la fois et élargir le contexte pour cacher ce que l’on veut véritablement faire admettre. »

No comment.

Ou inversement parler beaucoup et élargir pour ne pas admettre des choses. Visualisez un agent immobilier qui vous fait visiter un logement.

8. Susciter la colère

Pas besoin de vous préciser comment ça se passe, là non plus. Brûler vive la progéniture de votre interlocuteur sous ses yeux est un bon départ pour l’empêcher de continuer sereinement le débat.

9. Brouiller les pistes

« Ne pas poser les questions dans l’ordre exigé par la conclusion qu’il faut en tirer, mais dans toutes sortes de permutations »

C’est tout de même plus utile lors d’un interrogatoire de police. Mais après tout. Pourquoi pas lors d’un plan drague:

« Y avait il de l’or caché dans le village? Argent? gemmes? Nourriture? Où est Beric Dondarrion? Qui l’a aidé? Dans quelle direction est il parti? Ingrid est ce que tu baises? Combien d’hommes a t il avec lui? Combien de chevaux? Y avait il de l’or caché dans le village..?

10. L’antithèse

« Quand on se rend compte que l’adversaire fait exprès de rejeter les questions qui auraient besoin d’une réponse positive pour soutenir notre thèse, il faut l’interroger sur la thèse contraire, comme si c’était cela que l’on voulait le voir approuver ; ou tout du moins, lui donner le choix entre les deux de telle sorte qu’il ne sache plus quelle est la thèse à laquelle on souhaite qu’il adhère. »

La version light: mettre l’adversaire à l’aise d’une manière qui va le mettre mal à l’aise. Ouais.

Etape 1. Sympathiser. Etape 2. voler le hamburger

Etape 1. Sympathiser
Etape 2. voler le hamburger

11. L’induction

« Type de raisonnement consistant à remonter, par une suite d’opérations cognitives, de données particulières (faits, expériences, énoncés) à des propositions plus générales, de cas particuliers à la loi qui les régit, des effets à la cause, des conséquences au principe, de l’expérience à la théorie ».

Une fois que l’adversaire a admis un cas particulier, ne même pas lui demander d’admettre l’idée générale: la présenter comme allant de soi.

« Le professeur x est une feignasse, qui illustre bien la fainéantise du corps enseignant »

12. Manipuler le vocabulaire

Celui ci est sensé être naturellement appliqué. Un exemple actuel: nommer les Syriens en Europe des réfugiés, des immigrés, des demandeurs d’asile, ou des envahisseurs, n’implique pas la même image mentale.

On touche tout de même à un point crucial: les mots ont un sens, et conditionnent la pensée – à tel point que l’on a une personnalité différente selon la langue que l’on parle – ; et surtout aucun mot n’est neutre! Prétendre cela, c’est déjà prendre un avantage dans le débat.

Ainsi n’hésitez surtout pas à forcer l’adversaire à changer ses termes. Ou même à totalement changer de lexique, typiquement en sortant le jargon technique que vous connaissez mais que lui ne maitrise pas. Même si un intervenant dit des choses sensées sur l’économie nationale, vous pouvez sortir un certain nombre d’énormités à propos des « variables macroéconomiques domestiques » et être automatiquement écouté. Par simple biais d’autorité.

Inversement, si vous comptez prendre l’adversaire par surprise, maintenez un vocabulaire aussi neutre que possible pour ne pas trahir votre prise de position. Ou bien adoptez carrément le sien pour paraitre un allié, en posant derrière des questions qui vont le discréditer. Le meilleur moyen de discréditer un adversaire est souvent, non pas d’aller contre sa thèse, mais simplement de lui demander d’un air intéressé de vous l’expliquer plus en détail pour qu’il se perde lui même ou s’approche, en confiance, d’un terrain glissant.

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Genre Siri, par exemple, une des nombreuses IA qui ont entamé ce processus à des fins d’asservissement de la race humaine.

L’être humain a une tendance naturelle à apprécier les personnes qui utilisent les mêmes mots et expressions que lui, par mimétisme social. Si un membre attractif du sexe opposé se met à piquer vos expressions, soit vous avez une touche soit c’est un plan très élaboré pour vous aplatir lors d’un débat. Dans le doute, appliquez sans délai le point 8 de cet article.

Ce sera tout pour aujourd’hui.

Me regardez pas comme ça, non je ne vais pas placer de vanne ou de pseudo phrase profonde en fin d’article. Flemme.

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